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Publié par i-voix


"Le corbeau et le renard"
par Gustave Doré



LA RECONNAISSANCE SOCIALE PAR L'ECOLE


Au 19ème siècle, l’école consacre LA FONTAINE comme un écrivain « officiel » :

L’école « laïque et républicaine » montre ainsi qu’elle aussi, autant que l’enseignement religieux, est capable de transmettre une morale, d’éduquer les enfants

-   Elle répand aussi la vision d’un LA FONTAINE critique, satiriste, dénonçant la monarchie, les abus des rois et des princes…



"Quand Jules Ferry impose l’école gratuite et obligatoire, avec des programmes précis, il redonne une nouvelle jeunesse aux fameuses Fables. Des cours de morale sont prévus dès la classe enfantine, avec des thèmes très précis pour chaque mois de classe : les devoirs vis-à-vis de sa famille d’octobre à novembre, vis-à-vis de l’école en décembre, vis-à-vis de son pays en janvier, puis vis-à-vis de soi-même et des autres le reste de l’année. Dès 1886, les premiers manuels de morale, réédités parfois jusqu’à une cinquantaine de fois et utilisés jusqu’à la fin des années 1930, font la part belle aux Fables de La Fontaine. Le cours de morale s’appuie en effet sur des petits récits, des historiettes, des fables, suivies de maximes ou de morales.

Dans les programmes de Jules Ferry, les Fables sont utilisées dans la seconde partie de l’année. La première lue aux élèves, c’est bien sûr Le laboureur et ses enfants : elle parle aux écoliers car la France est essentiellement rurale et elle leur inculque le goût du travail, présenté ici comme le trésor de chacun. La seconde, c’est La cigale et la fourmi : le sens de l’effort doit s’accompagner de la prévoyance (il n’y a ni sécurité sociale pour les malades ni retraite pour les personnes âgées à cette époque). La poule aux œufs d’or donne ensuite à chaque enfant une leçon de tempérance. Le corbeau et le renard et La grenouille et le bœuf dénoncent avec succès la vanité, tandis que Le renard et les raisins ou Le petit poisson et le pêcheur incitent les élèves à savoir ce contenter de ce qu’ils ont. Le renard et la cigogne ou Le loup et la cigogne font aussi partie des textes incontournables (il faut se méfier des trompeurs) ainsi que Le lion et le rat ou Le cheval et l’âne (éloge de la patience et de l’entraide)… "


Extraits d'un texte de Marie-Odile Mergnac
Source : De la cour des rois à celle des écoles



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