Florilège 2016-2017 - Créations personnelles 1
Tout au long de l'année 2016-2017, les lycéen.ne.s i-voix ont partagé en ligne leurs propres créations. En voici quelques exemples.
Euterpe, muse de la poésie lyrique et de la musique
La nuit, j'imagine que
Dans un excès d
nous nous
dans un
et puis enfin
mais alors que tout
tu me diras
et sans le savoir
j'aurais
mais tout ça ne
puisqu'on
et qu'apparemment aucun de nous ne sait s'exprimer.
La noisette après l'inspiration
si je vole
je ferme alors les yeux
pour ne pas me faire prendre
Si je n'arrête pas le canard de ma vie
Ma mère pourrait bien me passer
les menottes
mais Peppa Pig a bien plus d'un tour dans sa poche
Je sais que la lumière court
personne ne pourra l'attraper, à part elle
maybe
InCrOyAbLe, isn't it
S est blonde, parfois châtain, 165 cm, fine, jolie. K est grand, barbu, brun, robuste et élégant. Ils partagent le même sang, et les mêmes ancêtres. Elle est fêtarde, lui aime sortir. La fille voyage avec son grand amour, le garçon reste avec sa fille et son âme-sœur à la maison. Ils ne se voient que rarement mais leurs liens reste très soudés. Il préfère la sécurité, elle préfère l'aventure. Ils ont 2 ans de différence mais pourtant ne possèdent pas la même vie. Il songe au voyage, elle, vit son rêve. S Sourit Seule Sous le Soleil du Samedi Secrètement. Cartable dans la cabane, il a quitté l'école il y a quatorze ans. Bientôt ils se reverront et imagineront l'avenir qu'ils auront.
Diptyque de Piero della Francesca
Les pieds nus, comme le corps de mon âme, je déambule sous un soleil de pluie.
Et chaque pas, chaque bouffée, consume un peu plus le temps terni d’une enfance florissante.
Oh mille épines languissantes, sur mon squelette se plantent.
Je suis néant, mon cœur submerge de nuages menaçants.
Embruns d’amour, pensées absurdes.
Je recrache une nuée cendrée.
Cendrée de fiel et peu d’amour.
Plus loin, j’entends le silence susurrer à cette fleur délaissée, qu’elle est belle même endormie.
Que le monde l’était aussi.
Le sablier s’écoule, la pupille de mon cœur se froisse, je me sens flottante soudainement.
Le soleil brûle mes pieds nus et la fleur s’évapore sous le soleil de pluie.
Méwoui !
Lui l'aime, mais l'autre lui n'est pas sûr. L'autre lui a peur. Peur? Pourquoi?
Il ne devrait pas avoir peur. Lui n'a plus peur mais l'autre lui a peur des gens, de leurs regards et leur méchanceté.
Alors l'autre lui fait comme s'il l'aimait elle. Mais il ne l'aime pas, lui aime lui. Il vit dans la peur et la tristesse sans lui.
Pourquoi? Parce que le monde est bête? Les gens sont ignorants ?
L'autre lui et lui ne sont pas différents de toi, moi, eux, nous ou vous.
C'est si facile de le glisser entre tes lèvres et de laisser son venin s'immiscer dans tes poumons. Tu fermes les yeux et tu esquisses cette ébauche de sourire.
J'ai de la peine quand j'entrevois la noirceur naître au fond de tes iris. Tu perds ta valeur et ton sang froid, tu es sans foi ni loi. Cet être aimé s'évanouit pour laisser place au sans visage qui me hante. Et tu ne me crois pas quand je murmure que tu n'es plus toi-même. Lassée de te raisonner, je laisse à mon tour le poison envahir mes entrailles.
Puis je temps m'arrête. Que fais-tu sur le canapé ? J'avance vers moi. J'étais près de la table tout à l'heure. Dis-moi combien de temps suis-je resté sur cet accoudoir. Laisse-toi monter, laisse-moi fermer des yeux. Cesse de répéter les mêmes morts. Tu me touches mais mon corps astral s'est échappé et je suis déjà ailleurs. Mon enveloppe s'accroche à tes cils grisâtres alors que le Péché m'étrangle. Je te supplie de descendre mais tu m'étends et tu attends. Un corps beau déboutonne le fil enlacé autour de tes hanches et tu tressailles de toute ton âme. C'est le mot qui ment et tu manques à ta promesse d'amour. Je suis pris dans ta toile et tu me débats, nos mandibules s'entrechoquent, mes griffes te saignent au milieu du cristarium de tes pensées vagabondes. Et lorsqu'un dernier souffle siffle entre mes dents, tu t'allonges et le glisse entre tes lèvres. Si facilement.
je crois qu'on invente des histoires pour pas se dévoiler
je crois qu'on fait semblant pour tout
je crois qu'on joue un rôle
je crois qu'on s'en fout de la vie et surtout de celle des autres
je crois qu'on vit plus rien
je crois qu'on cherche un sens à n'importe quelle chose
je crois qu'on n'est plus qui on est mais qui ils veulent
je crois qu'on dort dans la réalité et qu'on vit dans les rêves
je crois qu'on est tous des lâches dans un monde de héros
je crois qu'on sexe au lieu de s'aimer
je crois qu'on crie au lieu de parler
je crois qu'on court tous dans un mur
je crois qu'on regarde mais qu'on voit pas
je crois qu'on parle trop sans savoir pourquoi
je crois qu'on doit en arrêter là avant que tout soit noir
je crois qu'on doit plus croire pour avoir de l'espoir
Dernier sonnet ?
Par le soleil perlèrent des gouttes, glaïeuls,
Qu'assidument j'encrai en sombre poésie.
Au fil des plumes, les âmes de courtoisie
N'ont jamais tant aimé que mes souffles d'aïeul.
Alors j'écrivis, vain oligarche compris,
Derrière chaque oreille et chaque atome gris,
S'emmellait toute muse et paraissait tout cri
Harmoniser mes jours, comme d'un arbre épris.
Pourtant mes larmes atones et mes sourires
Y chassèrent senteur pour les laisser tarir,
Dénudés de tout coeur, enfumés par la pluie
(La plume agacée ne trouvait pas d'autre trève
Que celle des vers las tant mes fleurs y ont lui)
Ce sonnet, mon dernier, se couvrira de rêves.