Je me souviens de Jeanne
Je me souviens… Jeanne
Je me souviens du jour où tu es devenue professeure de mathématiques. C’était un accomplissement pour toi. Depuis ta tendre enfance, tu as toujours été une scientifique, avec un esprit rationnel. Quand tu étais petite tu adorais les équations, ignorant qu’un jour tu devrais en résoudre une plus complexe, te concernant... (parole de Nawal)
Je me souviens de notre première rencontre à mon bureau de notaire. Tu avais l’air très calme mais on pouvait voir une once de tristesse dans tes yeux. Lorsque j’ai prononcé les derniers vœux de ta mère, Nawal, tu as été impassible et tu n’as pas prononcé un seul mot. Cela m’a fait penser au mutisme dans lequel ta mère s’était plongée durant les dernières années de sa vie. (parole de Hermile Lebel)
Je me souviens de tes encouragements lors de tous mes combats de boxe. Tu n’en loupais aucun. Tu me donnais la force, tu étais ma détermination. Tu comprenais ma passion pour la boxe et tu étais ma première supportrice, que ce soit lors des défaites ou lors des victoires. (parole de Simon)
Je me souviens quand j’ai accouché à la prison de Kfar Rayat et que j’ai tout de suite eu un amour inconditionnel envers toi et ton frère. Tu étais si petite mais tu ne pleurais pas, tu avais les yeux grands ouverts. (parole de Nawal)
Je me souviens de t’avoir donné en main propre l’enveloppe de ta mère. J’étais heureux que tu veuilles exécuter les dernières volontés de Nawal. Tu étais déterminée à découvrir la vérité. (parole de Hermile Lebel)
Je me souviens que tu as téléphoné pour m’annoncer que tu partais au Liban afin de chercher notre père. J'ai eu l'impression que tu m'abandonnais. J'étais terrifié. (parole de Simon)
Je me souviens que tu es venue me voir à l’hôpital afin que je t’aide pour tes recherches. J’ai essayé de te donner toutes les clés pour que tu puisses connaître ton histoire en te remettant les enregistrements que j’avais fait du silence de ta mère. (parole d’Antoine)
Je me souviens que tu es venue me rencontrer car tu cherchais des informations au sujet de ton père. Quand je t’ai appris qu’il n’y avait pas un seul bébé, mais deux bébés (nommés Janaane et Sarwane) dans le seau, tu n’as pas tout de suite compris. J’ai essayé de t’ouvrir les yeux et tu es partie. (parole de Malak)
Je me souviens de ton coup de téléphone où tu me racontais tes découvertes au sujet de notre mère. Tu m’as demandé d'aller chez le notaire afin de prendre le cahier rouge et de le lire, ce que j’ai fais bien plus tard. Je ne comprenais pas pourquoi tu t'entêtais à vouloir sortir de ta vie normale. (parole de Simon)
Je me souviens du moment où tu m’as donné l’enveloppe dans laquelle Nawal m’expliquait que devant moi se trouvait ma fille et mon fils. J’étais en colère car je ne voulais pas que mon passé ressurgisse de cette manière. (parole de Nihad)