Fake diary - Yann Miralles
Jour 59
Tout le monde se bouscule, les vagues frappent si fort le bateau qu'il est impossible de rester debout. Ceux qui ont le mal de mer se retiennent de ne pas vomir. Personne ne parle, du moins pas plus que quelques mots. La plus vieille dame du navire est vraiment mal en point, sa fille s'occupe d'elle jour et nuit. Mais, ses jours sont comptés : arriverons-nous à temps ? Dans cette cale, un mélange d'odeur d'épices et de transpiration. Personne ne sait où nous sommes, sommes nous bientôt arrivés ? Tout est flou. Nos regards se perdent dans des rêves d'avenir. Nous ne faisons rien, nous attendons. Nous poursuivons nos rêves, comme si c'était la dernière chose qu'il nous restait. J'ai envie. J'ai envie d'écouter de la musique, de toucher le sable, de sentir le soleil me caresser le visage, j'ai envie de ressentir la vie. Tout ce qui fait que nous sommes vivants.