Ecriture d'invention - Lettres persanes 2008 : Lettre 8

Ma très chère Astrid,

Le monde mon cher, n’est pas incorruptible. Trop de pêchés l’habitent et c’est inévitable. Comme tu le sais, je suis à Paris toujours depuis maintenant deux semaines. Aujourd’hui j’ai rencontré mon correspondant français, Vincent. Il m’a proposé d’aller visiter un peu les environs, et la ville. Nous partons donc à l’aventure dans la jungle… les parisiens sont des gens vulgaires, malpolis, sales pour certains, et j’en passe. Vincent m’a raconté sa soirée d’hier soir : je n’en revenais pas. Les soirées françaises sont ciblées autour de l’alcool, la drogue et la violence. Il m’a parlé des forces de l’ordre, qui matraquaient des jeunes pour les pousser, les faire remonter la rue après un concert. Les jeunes se défendent, les polices appliquent les ordres du gouvernement. Et l’engrenage est vicieux, et sans fin. Le président de la république ne prend pas ses responsabilités comme il le devrait. Récemment, il a refusé l’expulsion d’une terroriste italienne, car sa femme, Madame Bruni – Sarkozy, et la sœur de sa femme le lui avaient demandé. Imagine notre gouvernement influencé par ses femmes … La fin de tout approcherait. D’ailleurs d’après mon correspondant, peu de jeunes l’apprécient et approuvent ses idées et encore moins ses actions. Il m’a raconté qu’il y a quelques semaines, une loi avait été inventée, qui interdirait la conduite pour les jeunes de minuit à six heures du matin. Cette loi devrait bientôt être votée ou non, car d’après lui, elle ne passerait jamais. A travers tout cela, j’essaie de me créer un point de vue. C’est un pays dit démocratique, mais on se pose vraiment des questions. Beaucoup de jeunes donnent cœur et âme pour trouver un travail plus ou moins rémunéré, le taux de chômage est haut, et peu de mesures sont prises pour y remédier. Pour te parler un peu d’autre chose que l’économie du pays, parlons de la culture française. La première idée que j’ai eue, a été Vincent : moi qui dévore les livres, je lui demandé ce qu’il pouvait me donner comme bouquins remarquables de la littérature française. Et il n’a rien pu me donner ! Rien ! Pas un Montesquieu, pas un Voltaire, même pas un Daeninckx. Que ce soit vieux ou récent, remarquable ou nul, il ne possédait aucun livre chez lui, mis à part bien sur les bandes dessinées. J’étais très déçue. Je pensais que les français étaient des fanatiques inconditionnels de littérature. Pour s’excuser, il m’a proposé de m’en acheter un. Nous sommes allés dans une librairie. Il a demandé à une vendeuse un livre récent et intéressant. J’en ai choisi un, c’était un Daeninckx qui s’appelait Hors limites. Je l’ai commencé dans la voiture, à la maison il était terminé. Vincent n’en revenait pas. Il était impressionné de voir à quel point j’aimais lire. Je lui ai donc conseillé de le lire. Et de s’instruire. Que le savoir était tout. Je lui ai cité une phrase que j’aimais beaucoup, qui pour moi était tout : « car le savoir est une arme ». Il n’y croyait pas trop mais bon, je pense qu’il va quand même y réfléchir. J’espère que quand je rentrerai au pays, j’y trouverai du réconfort. Et que le français que j’ai rencontré est une exception. Autrement, j’ai aussi été au cinéma. C’est fantastique. Un drap blanc est dressé en hauteur, et un rétroprojecteur émet les vidéos projetées sur le drap. L’histoire racontait la vie d’un homme qui a des pouvoirs magiques ; il peut voler, et par ce moyen sauver des vies, des griffes des méchants. Le film n’a pas duré très longtemps, mais heureusement. Il y avait des spectateurs à côté qui mangeaient des sortes de bonbons pendant le film ! Cela faisait évidemment un bruit monumental. J’ai trouvé cela sans gène pour les autres à côté. Mais je t’éclaircirai sur ce sujet un peu plus tard, là j’accompagne mon correspondant aux courses.

Amicalement,

Marie.

THIERRY VAUBOURGOIN : U.S Story

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