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Publié par Capucine

L’œuvre que j’ai choisie s’intitule Les Hirondelles de Kaboul. Elle a été écrite par Yasmina Khadra en 2002.

C’est un roman de fiction qui raconte l'histoire de deux couples afghans sous le régime des talibans. Cela se passe en été 1998 durant lequel Kaboul, la plus grande ville d'Afghanistan, est en ruines ainsi qu'occupée par les talibans. Le premier couple, celui de Mohsen et de Zunaira, s'aime profondément. En dépit de la violence et de la misère quotidienne, ils veulent croire en l'avenir. Mais un geste insensé de Mohsen va faire basculer leurs vies. Le deuxième couple, celui d'un geôlier usé et amer, Atiq et de son épouse malade, Mussarat, va traverser des moments difficiles. Dans ce livre, Yasmina Khadra dénonce la condition des femmes avec sensibilité ainsi que les injustices permanentes dont elles sont victimes.

Déclaration des droits de Zunaira et Mussarat par Capucine

Préambule

 

Homme, es-tu capable d'être juste ? C'est une femme qui t'en fait la question ; tu ne lui ôteras pas moins ce droit. Dis-moi ? Qui t'a donné le souverain empire d'opprimer mon sexe ? Ta force ? Tes talents ?

Femme, réveille-toi ; le tocsin de la raison se fait entendre dans tout l'univers ; reconnais tes droits.

Les personnages féminins de romans, représentantes des mères, des filles, des sœurs, constituées en Assemblée internationale, ont résolu d'exposer, dans une déclaration solennelle, les droits naturels, inaliénables et sacrés de la femme, afin que cette déclaration, constamment présente à tous les membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs.

En conséquence, l’Assemblée internationale des personnages féminins de romans reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l'Etre suprême, les Droits suivants de Zunaira et de Mussarat, personnage du roman des Hirondelles de Kaboul de Yasmina Khadra.

 

Déclaration des droits de Zunaira et Mussarat par Capucine

ARTICLES DE LA DÉCLARATION

 

Article premier–  Nul.le ne doit être inquiété.e parce que se trouvant dans l'espace public. La femme ne doit pas être constamment craintive, apeurée, terrifiée, lorsqu’elle doit s’y rendre.

 

Je proclame ce droit car tout être humain doit être libre de se rendre où et quand il le désire, quel que soit son sexe. En aucun cas, il ne doit se sentir coupable, apeuré ; mais libre. Dans le livre, à la page 62, on ressent la détresse de Zunaira face à son mari, Mohsen, la forçant à sortir de leur domicile. Dans ce passage, Mohsen veut aller faire un tour au marché avec sa femme. Or, Zunaira n'en n'a pas envie car elle se sent persécutée et surveillée en permanence. Cf. de la ligne 7 à 10 page 61 : "Il y aura constamment un épouvantail malodorant, armé jusqu'aux dent, pour nous rappeler à l'ordre et de nous interdire de parler à l'air libre." On voit bien qu'ici, elle est craintive et non son mari, car tout simplement, les femmes sont exclues.

 

Article 2.  Aucune femme ne doit être contrainte de porter ce qu’elle ne désire pas ; aucune force publique ne doit exercer une pression sur elle.

Je trouve cela inacceptable d’infliger à une personne l'obligation de porter quelque chose qu'elle ne veut pas. Pour moi, toute femme doit être libre de porter et d'accessoiriser ce quelle souhaite. Dans le livre, Zunaira doit porter le tchadri quelque soit l’endroit où elle se trouve. Elle n’a pas envie de porter ce voile intégrale car, là-bas, il fait très chaud mais aussi car il efface son visage et confisque son identité. Dans le livre, cf. à la page 62:

  • ligne 12 : " De tout les bâts, il est le plus avilissant.",
  • ligne 11 : "Je refuse de porter le voile",
  • ligne 21 : "Avec ce voile maudit",​​​​​​​   
  • ligne 27 : "Ne me demande pas de renoncer à mon prénom, à mes traits, à la couleur de mes yeux et à la forme de mes lèvres pour une promenade à travers la misère et la désolation."

Avec ces passages, on remarque la désolation de Zunaira face au voile : elle emploie des adjectifs péjoratifs comme "avilissant", "maudit". Selon elle, le tchadri efface, cache, enlève son identité ainsi que sa personnalité; il ne la représente pas. Par ailleurs, si elle ne porte pas le tchadri, elle aura des ennuis avec la milice qui gouverne Kaboul.

 

Déclaration des droits de Zunaira et Mussarat par Capucine

 

Article 3. La femme est capable de penser et d'agir par elle-même. Elle ne doit être en aucun cas soumise.

Ce droit est particulièrement important pour moi car la femme n'appartient à personne, elle est indépendante. Ici, la question de la femme est une source inépuisable de quiproquos, de polémiques et d’incompréhensions. Dans le livre, la religion opprime les femmes ; la femme musulmane vit en marge de la société, dans une situation d’infériorité, dominée par l’homme et empêchée d’évoluer. Mussarat se  retrouve dans cette situation : 

  • confère à la ligne 25 page 43 : " Je veux m'acquitter de mon devoir d'épouse jusqu'au bout."
  • confère à la ligne 11 page 47 : "J'essaye de te mériter"; "Je me suis interdit de te contrarier ou de te décevoir".  

Ces passages montrent bien à quel point Mussarat se sent obligée de rendre, d'accomplir et de remplir un devoir et/ou une tâche à son mari. En effet, elle se sent soumise et forcée. Le livre nous fait comprendre que les femmes appartiennent a leur mari.  Mais, il y a tout de même une volonté de ne pas réduire les femme à de simples faire-valoir mais de les montrer pour ce qu'elles sont : les femmes sont capables de prendre des décisions, de penser et d'agir par elles-mêmes.

 

 

Article 4. – Aucun acte de la femme ne justifie la violence envers elle. La femme doit être entendue au nom de la Justice; elle ne doit en aucun cas rester dans le silence.

 

Je suis pour ce droit car chaque femme doit avoir le droit à une vie sans violence. La femme doit également avoir le droit d'être entendue et de dire ce qu'elle pense. En effet, dans le livre, Zunaira est confrontée à cette situation. Lors d'une discussion avec sa femme, Mohsen, lui avoue d'avoir participé à la lapidation d’une femme et qu’il en a éprouvé une jouissance coupable. Devant ces aveux, Zunaira réagit très mal et s’emporte : elle bouscule Mohsen qui tombe et meurt. Après cela, Zunaira est condamnée à la lapidation et est emprisonnée. Cette dernière n'a pas tuée son mari parce qu'elle en avait envie. Au contraire, en le bousculant elle a voulu s'affirmer, lui faire comprendre que ce qu'il a ressenti est mal mais en aucun cas elle a voulu sa mort. Or, personne n'a voulu entendre sa parole et sa raison et l'on ainsi classée comme une hystérique. 

 

 

Article 5.  Les femmes doivent représenter la liberté et la force ainsi que l'union.

 

Ce droit est important pour moi car toutes les femmes sont fortes et doivent être libres. Cela doit être un fait et non une volonté. Elles sont égales aux hommes. La femme sait aussi bien se défendre qu'un homme : elle est aussi forte mentalement et physiquement que lui. Dans le livre, on nous fait explicitement comprendre que la femme est plus jugée faible et plus fragile que l'homme. Par exemple, selon Zunaira, elle vit dans un monde où les hommes ont imposé aux femmes de se sacrifier pour eux.  Enfin, Mussarat et Zunaira sont, ici, censées se taire et ne pas faire de vagues. Les femmes ne sont pas minoritaires mais unies. Il ne faut pas oublier qu'elles sont présentes, vivantes et fortes.
 
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