Poème - Prisonnier entre deux mondes
Abandonné par les siens, il n'est plus tout à fait humain
Cherchant son dîner de ses ongles crasseux
Une vive douleur l'agite sans cesse au creux de ses mains
Ses guenilles effilochées sur son corps douloureux
La bête repère, fouille, creuse
Ses plaintes n'existent pas
Son bonheur il ne le connaît pas
Sa tristesse muette est crieuse
Conscient de ces deux mondes qui s'opposent
De ces spécimens qui le regardent, qui supposent
Leurs déductions sont absurdes, l'animal n'est que néant
Leur raisonnement, un trou béant
Prison glacée abritant une bande de fourmis rouges
Malmené, cherchant refuge, verdoyant échappatoire
Douleur solitaire difficile à croire
Telles des lianes qui l’enchaînent, une voix se perd « bouge ! »
Qu'importe la chaleur d'un doux foyer
Qu'importe l'effluve amère d'une famille
Qu'importe l'ampleur d'une société civilisée
L'animal demeure seul au sein d'une fourmilière qui grouille
Hiéroglyphes qui l'agressent sans cesse
Professeur, humilié de ses faiblesses
Âme perdue dont il se sent possesseur
Surtout attentif à ce qu'il ne prenne pas peur
Doucement le temps s'allonge semblable à l'eau s’écoulant dans la baignoire
Les visages s'estompent devenant peu a peu totalement submergés
Jusqu'à ce que l'enfant devenu Homme soit délaissé
Et qu'il ne reste de lui que le souvenir d'une mystérieuse histoire
Dessin personnel