Le testament de Vautrin
Je soussigné, Jacques Collin,
Domicilié au bagne de Rochefort,
Lègue à mon jeune Italien, Luciano Moretti, toute ma fortune personnelle en espérant que cet argent ne disparaisse pas dans le jeu mais qu'il lui soit utile à l'armée.
Lègue à mes amis, les forçats des 3 bagnes, les capitaux que j'ai placés, conservés, protégés et qui ont été tenus à disposition en cas d'évasion.
Lègue à la société des Dix Mille, la poursuite des opérations. J'ai été ravi de pouvoir être votre banquier, votre homme de confiance, votre conseil. Continuez à respecter le code et à aider les autres forçats. Je vous lègue également le reste des fonds, la caisse ainsi que mes talents, qui je l'espère, seront transmis à l'un d'entre vous afin de continuer nos missions. Et, je vous le répète, ne vous mêlez jamais d'une affaire qui vous rapportera moins de 10 000 francs. Bonne continuation.
Lègue à Eugène de Rastignac, une épée. Cela pourra lui servir si la femme qu'il convoite n'est pas héritière et qu'il y a juste un homme entre la fortune et elle. Qu'il n'hésite pas à l'utiliser : il faut ce qu'il faut pour atteindre ses objectifs. Eugène, vous le savez, vous êtes comme moi, un ambitieux. Faites-en bon usage et faites moi plaisir : contactez Mademoiselle Taillefer !
Lègue à madame Vauquer, toutes les affaires restées dans ma chambre afin de me faire pardonner les dommages et les pertes financières causés par mon départ.
Fait à Rochefort, le 20 février 1820.
Vautrin