Inhumé par la nuit
Inhumé par la nuit, tranquille, un pâle avance
À sa main une laisse, et un chien par le bout
Où se délaisse vie, où l'obscur se fait danse
Inhumé par la nuit, le brave est à genoux
Ne l'entourent que feuilles, et ne le voit que pluie
Bien que dans ses coulées, la pluie même le fuie
Sous son chapeau difforme, à la lueur des bruits
Qui bientôt goulûment, le baiseront sans suie
Ses yeux ne sont qu'azur, saphirs et vins de treille
Ses cheveux blonds d'anis, foins bientôt calcinés
Ses mains flegmes, ballantes, emporteraient merveilles
Ses peaux de roux tachées, comme âme illuminée
Dans sa tête oscillant entre rêve et mémoire
Un grand sillon de blanc, et un mat le pourfend,
S'insurge de ses blâmes. Et plus loin prétend voir
Les princes et réponses, égorgeant leurs enfants
Alors, l'heure vient. Qui trop tôt
Ne s'était amusé qu'à la gueule des mots.
Ne s'était point pensé en autre que héros
Alors, l'heure vient. Qui trop tard