Dialogue entre Lorenzo et Andrea Del Sarto
• auteur : Andrea Del Sarto
• titre : Assomption de la vierge (Assunta Panciatichi)
• date : 1522-1523
• nature, support, matière : huile sur bois (peinture à l'huile sur panneau de bois)
• dimensions : 362x209 cm
• genre : religieux, iconographique chrétienne
• sujet : lien entre le réel et l'irréel, rapport entre la religion et le vivant, l'assomption de Marie
• artiste : Andrea Del Sarto est né le 16 juillet 1486 près de Florence, et meurt le 29 septembre 1530 à Florence. Il est peintre du mouvement de la Haute Renaissance. Il a été influencé par Raphaël, peintre de la même période. En 1526, Andrea Del Sarto reproduira la composition de cette œuvre dans le tableau Assunta Passerini .
On peut voir que le tableau est séparé en trois parties :
• le haut : le registre céleste avec la présence de Marie dans les cieux entourée de figures angéliques. Marie a le regard vers le haut, comme attirée par une divinité. Tout cela est le symbole même de la religion chrétienne → irréel
+ couleurs froides et pastels → le ciel représente la légèreté, est agréable au regard et illustre l'aspect paisible du paradis
• le centre : la liaison ou la transition entre le registre terrestre et céleste, le changement entre le paradis et l'enfer, l'opposition entre le bonheur et le malheur de la vie
+ couleurs sombres, à gauche → l'idée de malheur et de passage en enfer
+ couleurs claires, à droite → l'idée de bonheur et de passage au paradis
• le bas : le terrestre avec la disparition du corps de la Vierge, remarquée grâce à son tombeau ouvert → réel
+ couleurs claires au premier plan → effet de lumière sur les apôtres qui regardent la Vierge. Notamment sur l'apôtre agenouillé qui a un regard puissant, perçant en direction de l'observateur. Cela représente l'importance de la religion, mais également une insistance sur la croyance religieuse.
+ couleurs sombres au second plan → effet d'obscurité sur certains apôtres, ce qui les rend d'autant plus anonymes.
On peut voir une ligne de fuite centrale en direction de Marie, une perspective géométrique.
Les personnages sont proportionnels et représentent fidèlement l'être humain.
De plus, c'est une peinture à l'huile. Ce moyen technique apparaît au XIVème siècle.
→ Toute ces informations sont caractéristiques de la Renaissance.
Lorenzo : Alors, montre-moi ce fameux tableau dont tu fais tant l'éloge.
Del Sarto : Vois-tu, ce tableau est la représentation même de la personnalité sans pareil de notre cher Alexandre, et si je peux me permettre, de vous mon excellence. Ne voyez vous pas Alexandre à travers ce tableau ? Cette vierge montant au ciel, reflétant l'innocence et la pureté même que personne ne saurait égaler. Et voyez aussi, pourrait-on dire, ses associés ? Qui courent après elle, prêt à la suivre et à répondre à n'importe laquelle de ses attentes, les plus étonnantes soient-elles ? Qui ferait passer un être de l'ange au démon, ou transformerait une personne innocente en une personne vicieuse ? Ne vous rappellent-ils pas quelqu'un là aussi, que vous connaissez mieux que personne ?
Lorenzo : Il est vrai, maintenant que vous le dites, que ce tableau, trouverait mieux sa place au dessus du lit de notre cher Duc. Ce serait idéal qu'un tableau repoussant toute vertu et respirant une remarquable pureté prenne place au dessus de sa jolie tête couronnée.
Del Sarto : Ce serait un grand honneur pour moi d'avoir une de mes œuvres à la vue d'une telle majesté et de tous les grands hommes de notre monarchie. Pensez-vous que le cardinal Cibo pourrait apprécier cette scène figurative de la chrétienté ? Cela me passionne profondément de peindre les grands dirigeants de nos vies.
Lorenzo : Sans l'ombre d'un doute, chaque être et chaque âme saurait apprécier un tel rapprochement entre notre empire et la religion, aussi puissante soit-elle.
Del Sarto : Remarquez-vous une ligne de fuite en direction de Marie ? c'est une perspective géométrique qui illustre parfaitement l'importance d'Alexandre ...
Lorenzo : Vous avez peint de manière impressionnante et réaliste notre royauté. Cela m'amuse de le voir. Ce tombeau dissimulé par ces apôtres reflète mes pensées les plus profondes et les plus obscures.
Visite du Palazzo Pitti à Florence, le mercredi 5 avril à 11h.