Imitation - Dominique Sampiero
Et la nuit enivrée couvre celui qui reste de baisers amers. Et celui qui reste pleure de larmes acides celui qui part. Et celui qui part se couvre d'un voile d'étoiles. Seul dans son lit brisé, l'autre sent le trou béant en lui, il a emporté une partie avec lui. Inexprimables. Les mots volés. La bouche cousue. L'expression inanimée. Dans un festival de plumes, alors le corps figé dans une position mortelle se déchaîne dans une aurore boréale gaspillée et dans son cri muet se meurt la partie oubliée, abandonnée à son sort. Toujours la nuit s'étend grassement, toujours la nuit nous accueille.