Interprétation - Gilles Baudry
Le poème " Giacometti " dans le recueil " Sous l'aile du jour " fait grande référence à l’artiste Alberto Giacometti, déjà de par son titre. Durant tout le poème on perçoit plusieurs clins d’oeil au peintre et sculpteur suisse et à son œuvre. Dès le début, Gilles Baudry fait allusion à une sculpture de Giacometti, Le Chien : « Je caressais le rêve et l’échine du chien famélique de Giacometti ». Cette sculpture représente, comme il est dit dans le poème, un chien tête baissée qui paraît affamé, car il n’a que la peau sur les os.
Ensuite un deuxième rappel évident, le prénom de l'artiste : « Alberto » et une description d’une de ses sculptures les plus connues, Homme qui marche I : « Un homme marchait à grands pas ». Il s’agit d’une sculpture d’une silhouette humaine de profil, ayant une jambe en avant comme s’il faisait un pas. Cette sculpture peut aussi être interprétée comme un pas en avant dans l'humanité.
De plus, une évocation de son illustre atelier situé rue Hippolyte-Maindron, qui aujourd’hui n’existe malheureusement plus. Giacometti passa 40 ans dans cet atelier, cher à ses yeux à créer avec son assistant et frère, Diego. Il ne reste que quelques fragments de cet atelier mythique à la collection Fondation Giacometti. Ces restes comprennent quelques tableaux et du mobilier.
Pour finir, Gilles Baudry parle de la manière de travailler de Giacometti. D’après le poème Alberto avait « un regard absolu » et « cherchait l’issu derrière le réel ». Selon moi, cela veut dire que Giacometti avait besoin de trouver plus que le réel pour créer et épiait chaque détail de la vie pour en faire quelque chose d’irréel. Le poète nous parle aussi de comment l’artiste sculptait ses créations : « Avec ses mains qui inlassablement rongeaient ses figurines jusqu’à l’os ». Cette citation du poème décrit parfaitement certaines des sculptures de l’artiste, qui créait ses œuvres souvent sur le même modèle, c’est à dire des figurines longilignes qui paraissaient « rongées ».