Lettres persanes 2017 - Prenons soin du monde et de ses habitants

Sherinade à Yomène

A Livourne

Cette nuit, j’ai vu un homme mourir. Une triste réalité d’une forte cruauté. Tu sais, le froid s’abat sur Paris en ce mois de décembre et le hurlement silencieux de ce pauvre n’a pas su être entendu des autres.

(…)

Chaque personne qu’il a croisée dans sa vie aurait pu l’aider, même moi. Je suis déçu de ce pays qui laisse mourir son peuple. Yomène, prenons soin du monde et de ses habitants, Dieu nous le rendra.

(…)

Je trouve le racisme d'une violence à couper le souffle.

Je me rendais ce matin au marché de Noël à Paris et me rendis compte que j’allais être fouillé pour raison de sécurité. Je comprenais absolument ce choix : la France a été meurtrie par les attentats, cette nouvelle a fait le tour du monde.

Avec beaucoup d’attention, je vis un homme, plutôt de couleur et avec une longue barbe, se faire plus longtemps fouiller. Il se retrouva avec l’interdiction de rentrer dans le marché. Sa femme et ses enfants ne comprenaient pas, mais l’homme répondit : « Arrêtez de tout mélanger, une apparence physique ou une religion ne fait pas de vous un terroriste ! » Et il tourna les talons.

Yomène, la douleur du pays essaie de se guérir en trouvant des fautifs. Mais les Français ne comprennent pas qu’ils deviennent les rois de l’amalgame.

De Paris le 24 du mois de décembre 2017

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