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Lettres persanes 2017 - Avale ! Avale !
Je suis arrivé à Paris il y a peu. Je ne peux te parler à fond des mœurs et coutumes de la France, mais tu vas recevoir mes impressions dont je m’étonne encore.
Paris la métropole, où la pollution m’irrite jusque dans les poumons. Elle recouvre toute la ville si bien que la nuit on ne peut admirer les étoiles dans le ciel. Il me semble qu’elle intoxique les Français jusque dans leurs pensées, les rendant aussi désagréables que malléables : tu sais combien se plaindre de la couleur de leur vie leur semble plaisant.
(…)
Les enfants sont assis durant plus de huit heures sur une chaise, à écouter des professeurs leur instruire des milliers de choses, sans pouvoir bouger, parler, sans une quelconque autorisation : « Avale ! Avale ! » les leçons, pour ne plus penser. Ils façonnent les enfants dès leur plus jeune âge pour les mettre dans des cases : il faut rentrer dans le moule sinon tu n’es pas normal.
Cela me choque un peu. Je continuerai à t’écrire.
De Paris, 28 novembre 2017