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Publié par Cédric

HEC Paris

1 Rue de la Libération, 78350 Jouy-en-Josas

 

A Paris le 11/05/2022,

Objet : rejet de la candidature

M. Julien Sorel, nous avons bien reçu votre demande de candidature au poste d'enseignant du supérieur.

Bien que celle-ci présente un intérêt, il ne nous est pas possible de lui accorder une suite favorable, votre passif ne correspondant pas tout à fait à ce que nous attendons de nos professeurs.

A l'appui de notre refus, je vous propose de jeter un œil aux photos jointes. Vous comprendrez notre choix.

 

Veillez agréer, M. Sorel, l'expression de nos salutations distinguées.

 

e-réputation de Julien Sorel - Presse par Cédric
e-réputation de Julien Sorel - Presse par Cédric
e-réputation de Julien Sorel - Presse par Cédric

Coach professionnel

13 rue de Paris

Téléphone : ** ** ** ** **

Mail : coach.pro@gmail.com

 

Cher Julien,     

 

En tant que coach professionnel, j'aurais quelques conseils à te faire parvenir, que je te présente ci-après :

 

  • « Elle s’est appuyée sur mon bras d’une façon bien singulière ! se disait Julien. Suis-je un fat, ou serait-il vrai qu’elle a du goût pour moi ? Elle m’écoute d’un air si doux, même quand je lui avoue toutes les souffrances de mon orgueil ! Elle qui a tant de fierté avec tout le monde. On serait bien étonné au salon si on lui voyait cette physionomie. Très certainement cet air doux et bon elle ne l’a avec personne. » (Livre 2 chap. 10 l200à 206) Julien, que je te fasse un résumé de ta dernière aventure amoureuse, qui ressemblait déjà étrangement à celle-ci : tu as charmé la femme de ton patron (cette fois-ci tu changes un peu, tu as pris sa fille) tout en t’occupant de ses enfants. Bien naïf de croire que tout se passerait bien, tu as continué jusqu’à être dans l’obligation d’aller au séminaire de Besançon. Visiblement, cela ne te suffisait pas car tu es retourné la voir et tu as même failli y laisser ta peau ! Visiblement, tu ne comprends pas que tu ne peux pas fricoter avec des nobles sans répercussions, elles prennent autant de risques que toi. Alors quand je vois qu’une nouvelle fois – je ne comprends toujours pas comment tu fais – tu réussis à charmer une noble, cette fois-ci tu as visé encore plus haut, la fille du ministre du roi tout de même, et que tu sais qu’elle commence à t’apprécier un peu trop, fais tout pour ne pas la voir ! Tu n’es pas tombé amoureux d’elle - pour le moment – alors c’est le moment de commencer à l’éviter, afin d’éviter les ennuis… Certes, elle est très jolie, mais arrête le désastre avant que tu en tombes aussi amoureux, ce n’est pas un jeu ! En plus tu la méprisais avant : « Julien relut ses lettres. Quand la cloche du dîner se fit entendre : Combien je dois avoir été ridicule aux yeux de cette poupée parisienne » (Livre 2 chap. 10 l1 à l5), Tu n’as qu’une seule chose à faire Julien, continue de la mépriser ...


 

  • Au chapitre 21 (La note secrète), lorsqu’un noble te demande implicitement de participer à une réunion secrète – intelligent comme tu es, tu avais déjà dû comprendre qu’il s’agissait d’actions compromettantes visant à satisfaire des besoins de nobles et de royalistes – tu te dois de refuser ! Où sont passées tes idées révolutionnaires ?

« — C’est que j’ai oublié de vous faire cette question hier : je ne vous demande pas votre serment de ne jamais répéter ce que vous allez entendre ; je vous connais trop pour vous faire cette injure. J’ai répondu de vous, je vais vous mener dans un salon où se réuniront douze personnes ; vous tiendrez note de ce que chacun dira. » (Chap. 21 livre2 l22à27 p446 M. de Rênal à Julien)              

Julien… sois fidèle à Napoléon ! Je sais très bien que tu as déjà compris de quoi il s’agit, un noble qui s’apprête à comploter, ce n’est pas bon ! Que tu cherches à t’élever socialement, c’est une chose, mais ne sois pas le serviteur de M de Rênal au point de participer à une réunion secrète royaliste. Les idées révolutionnaires qui sommeillent au fond de toi, c’est maintenant qu’elles doivent ressortir ! Relis une fois de plus Les mémoires de Saint-Hélène, parce que visiblement tu ne t’en es pas suffisamment imprégné… Imagine un peu Napoléon dans ta situation, tu penses qu’il serait resté les bras croisés ? Il aurait tout fait pour déjouer le complot tout en gardant sa position. Si tu acceptes, c’est pour mieux les infiltrer, pas pour les servir docilement…


 

  • « Ainsi la mort, la vie, l’éternité, choses fort simples pour qui aurait les organes assez vastes pour les concevoir…

Une mouche éphémère naît à neuf heures du matin dans les grands jours d’été, pour mourir à cinq heures du soir ; comment comprendrait-elle le mot nuit ?

Donnez-lui cinq heures d’existence de plus, elle voit et comprend ce que c’est que la nuit.

Ainsi moi, je mourrai à vingt-trois ans. Donnez-moi cinq années de vie de plus, pour vivre avec madame de Rênal.

Il se mit à rire comme Méphistophélès. Quelle folie de discuter ces grands problèmes ! »(Livre 2 chap. 44 p598 l239/249)

Bon, julien, tu arrêtes tes bêtises et tu m’écoutes maintenant : ce n’est pas parce que monsieur a décidé qu’il se résignait à la mort, que dans sa grandeur il n’en avait même pas peur, qu’il mourra guillotiné ! Ce que tu vas faire, c’est que tu vas manipuler Mathilde pour qu’elle t’aide à sortir de prison, le bourreau a l’air facile à compromettre, mais si tu veux que plus tard on fasse des biographies de ton histoire, alors il faudra plus extravagant. Tu feras en sorte que tout le monde soit au courant de ton évasion, puis tu vivras en paria, caché dans une quelconque forêt, en attendant la naissance de ta progéniture, tout en faisant bien évidement croire à Mathilde qu’elle est la seule dans ton cœur. Lorsque ton enfant aura vu le jour, tu attendras juste le temps qu’il faut pour qu’iel prenne de la vigueur, puis, avec l’aide de Mme de Rênal avec qui tu finiras ta vie, tu enlèveras ton enfant.


 

e-réputation de Julien Sorel - Presse par Cédric

Coach professionnel

13 rue de Paris

Téléphone : ** ** ** ** **

Mail : coach.pro@gmail.com

 

Cher Julien,     

Si je t'envoie ce message aujourd'hui, c'est parce que c'est le jour bilan de tes défauts et qualités, que je te présente ci-après :

 

-Tes qualités :

  • « Il n’y avait pas un an que sa jolie figure commençait à lui donner quelques voix amies parmi les jeunes filles. » (Livre 1 chap. 4 p30 l16/17). A ce stade là, ce n’est plus un secret, tu es doté d’un très joli visage, en tout cas pour les normes de l’époque. Cela t’a permis de charmer toutes celles que tu désirais, sans difficultés.
  • Julien, tu es un bon professeur, mais aussi un excellent pédagogue, en particulier lorsqu’ on compare tes cours à ceux des précepteurs de ton époque... Les enfants Rênal t’apprécient énormément : « Les enfants l’adoraient, lui ne les aimait point ; sa pensée était ailleurs. Tout ce que ces marmots pouvaient faire ne l’impatientait jamais. Froid, juste, impassible, et cependant aimé, parce que son arrivée avait en quelque sorte chassé l’ennui de la maison, il fut un bon précepteur. » (Livre 1 chap. 7 p 49 l1 à l5). Tu es même tellement bon professeur, que c’est malgré toi, tu n’aimes pas les enfants, mais eux t’adorent. Tu es impassible, mais transmet connaissances et réjouissances.

  • Tu es intrépide : « À peine fut-on assis au jardin, que, sans attendre une obscurité suffisante, Julien approcha sa bouche de l’oreille de madame de Rênal, et au risque de la compromettre horriblement, il lui dit :

    — Madame, cette nuit à deux heures, j’irai dans votre chambre, je dois vous dire quelque chose. » (Livre 1 chap. 15 p 49 l7 à l12). Porté par son élan amoureux, tu n’hésites pas à lui proposer de se voir, « au risque de la compromettre ». Tes idées sont originales, tu aurais pu trouver des façons de se voir plus simple, plus réalistes et moins compromettantes, mais c’est peut-être cette façon de faire quelque peu osée qui te permet tant de succès auprès des femmes.

  • « Tel est encore, même dans ce siècle ennuyé, l’empire de la nécessité de s’amuser, que même les jours de dîners, à peine le marquis avait-il quitté le salon, que tout le monde s’enfuyait. Pourvu qu’on ne plaisantât ni de Dieu, ni des prêtres, ni du roi, ni des gens en place, ni des artistes protégés par la cour, ni de tout ce qui est établi ; pourvu qu’on ne dît du bien ni de Béranger, ni des journaux de l’opposition, ni de Voltaire, ni de Rousseau, ni de tout ce qui se permet un peu de franc-parler ; pourvu surtout qu’on ne parlât jamais politique, on pouvait librement raisonner de tout. » (Livre 2 chap. 4 p 307 l42 à l51).

    Tu as un avis politique, littéraire et sur la société qui t’entoure, et tu méprises ceux qui n’en ont pas. D’un côté, c’est une qualité, et une grande qualité, car tu as le pouvoir de changer le monde, de vivre pleinement, sans te cacher. En revanche, le monde dans lequel tu vis n’autorise pas qu’on présente ainsi ce que l’on pense, en particulier lorsqu’on a des pensées comme les tiennes, et tu le sais très bien, car tu fais tout pour que tes penchants révolutionnaires ne se fassent pas savoir, et tu as bien raison, mais cela t’oblige à te faire passer pour une autre personne aux idéologies bien différentes.

  • « Je vous présente M. l’abbé Sorel, disait le marquis ; il est doué d’une mémoire étonnante ; il n’y a qu’une heure que je lui ai parlé de la mission dont il pouvait être honoré, et, afin de donner une preuve de sa mémoire, il a appris par cœur la première page de la Quotidienne. » (Livre 2 chap. 22 p452 l17 à l27). La mémoire de Julien Sorel ! Sûrement une de tes meilleures qualités, c’est elle qui t’a permis de t’élever socialement. Dès le début, c’est ta mémoire qui t’a permis d’acquérir assez de savoir pour devenir précepteur, puis d’intégrer le séminaire de Besançon et même d’accéder au poste de secrétaire de M de la mole. Sans elle, tu serais sûrement encore à la scierie de ton père. Après tout, il n’y a que toi que tu peux féliciter, car dès ton plus jeune âge tu étais attiré par les connaissances, ce qui a développé ta capacité à en acquérir de nouvelles.

 

-Tes défauts :

  • « Il descendit, plaça son échelle contre un des volets, remonta, et passant la main dans l’ouverture en forme de cœur, il eut le bonheur de trouver assez vite le fil de fer attaché au crochet qui fermait le volet. Il tira ce fil de fer ; ce fut avec une joie inexprimable qu’il sentit que ce volet n’était plus retenu et cédait à son effort. Il faut l’ouvrir petit à petit, et faire reconnaître ma voix. Il ouvrit le volet assez pour passer la tête, et en répétant à voix basse : C’est un ami. » (Livre 1 chap. 30 p 265 l186 à l191).

Qu’aurait été un bilan de tes qualités (et défauts !) sans parler de ta fâcheuse tendance à monter à l’échelle dans la chambre de tes amours. Qu’est ce que c’est que cette façon de faire, tu n’aurais pas pu trouver plus risqué ? Le pire c’est que ça ta déjà quasiment valu la mort, et tu réitères : « Il alla prendre l’immense échelle, attendit cinq minutes, pour laisser le temps à un contre-ordre, et à une heure cinq minutes posa l’échelle contre la fenêtre de Mathilde. Il monta doucement le pistolet à la main, étonné de n’être pas attaqué. » (Livre 2 chap. 16 p409 l30 à l34).

  • « Le voyage fut rapide et fort triste. À peine Julien avait-il été hors de la vue du marquis qu’il avait oublié et la note secrète et la mission pour ne songer qu’aux mépris de Mathilde. » » (Livre 2 chap. 23 p466 l69 à l72).

    Julien, concentre-toi un peu sur ta mission, tu es beaucoup trop préoccupé par ton amour pour Mathilde et ce n’est pas normal ! Profite de ton petit séjour pour penser à autre chose et te rendre compte d’une chose : lorsque tu tombes amoureux, tu deviens totalement dépendant de celle que tu aimes, tu ne peux plus vivre sans elle, c’est extrêmement problématique.

  • « Ma foi, si je trouve le Dieu des chrétiens, je suis perdu : c’est un despote, et, comme tel, il est rempli d’idées de vengeance ; sa Bible ne parle que de punitions atroces. Je ne l’ai jamais aimé ; je n’ai même jamais voulu croire qu’on l’aimât sincèrement. Il est sans pitié » (Livre 2 chap. 42 p579 l19 à l23).

    Donc si je résume bien tu as confié ta vie, dans sa sa majeure partie, à l’église, et c’est à tes dernières heures que tu montres ainsi être un si mauvais chrétien ? Si tu n’y croyais pas, c’était au début qu’il fallait le dire, maintenant tu es dans le pétrin ! Mais tu as donc appris la bible en entier sans croire un seul moment que tu allais t’y référer dans tes choix ?

- ?????

  • « — Sache que je t’ai toujours aimée, que je n’ai aimé que toi. » (Julien à Mme de Rênal) (Livre 2 chap. 43 p586 l35).

    Quel exploit ! Que dire de toi dans ces moments-là, un amant fidèle ou infidèle ? C’est quand même époustouflant d’en arriver à ce stade d’ambivalence, tu trompes tout en restant fidèle, tu te lasses tout en t’engouant, tu redonnes vie à la femme de ta vie tout en l’accompagnant dans la mort ! Ce n’est même pas possible d’en faire une qualité ou un défaut !

 

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