CV de Julien Sorel par Capucine
Voici le CV de Julien Sorel,
héros du roman de Stendhal
Le Rouge et le Noir ...
Ma réalisation du CV de Julien Sorel n'est pas faite au hasard. En effet, ses compétences sont celles qu'il a acquises tout au long du livre : son parcours de vie.
Julien maitrise parfaitement le latin :
- " ce jeune ne sait que le latin " (Livre 1, chapitre 30, page 260)
- "je suis ici pour vous apprendre le latin" (Livre 1, chapitre 6, page 47)
- Julien est présenté, par une phrase prononcée par M. de Rênal, comme " un jeune prêtre, bon latiniste ". (Livre 1, chapitre 3, page 22).
Julien est calme et sait se maitriser... à prendre avec légèreté et humour ! Ce dernier n'est pas toujours rationnel. Mais sur un CV, il faut se valoriser.
- Julien tire à deux reprises sur Mme de Rênal : "il tira sur elle un coup de pistolet et la manqua ; il tira un second coup, elle tomba" (Livre 2, chapitre 36, page 540).
- Lors de son procès, Julien prend la parole pendant vingt minutes ; il dit tout ce qu'il a sur le cœur, se présente comme l'illustration d'un cas social de paysan ambitieux méritant la mort, et dénonce son jury comme appartenant à la classe bourgeoise ; il s'emporte : "je ne vous demande aucune grâce", "je ne vois point sur les bancs des jurés quelque paysan enrichi, mais uniquement des bourgeois indignés..." (Livre 2, chapitre 41, page 576).
Concernant son principal centre d'intérêt qui est l'armée :
- Julien veut s'extraire de sa condition de fils de charpentier et rêve d'éclat militaire. En effet, dans le chapitre 4 du Livre 1 à la page 28, "au lieu de surveiller attentivement l'action de tout le mécanisme, Julien lisait" (l.64-65) le Mémorial de Sainte-Hélène qui est un livre écrit à partir des confidences de Napoléon. D'où sa passion pour lire également.
Enfin, tout au long de sa vie, Julien a acquit des expériences de travail.
- Il fut un temps précepteur chez Monsieur de Rênal : "Je viens pour être précepteur" (Livre 1, chapitre 6, page 41, ligne 23).
-Il vit ensuite dans un séminaire avant de devenir secrétaire chez le Premier Ministre (équivaut au Marquis de la Mole) : "Envoyait ce viatique à Julien Sorel ; faites-le moi venir" (Livre 1, chapitre 30, page 260) dit le Premier Ministre à l'abbé Pirard.
J'ai décrit Julien comme ambitieux et curieux.
- Ambitieux? Un chapitre se nommant ainsi : le 30 du Livre 1 : "un ambitieux".
- Curieux? Julien aime découvrir de nouvelles expérience : il passe du coq à l'âne. (Référence entre le duel carrière militaire/religieuse).
Il y a aussi son coté littéraire et historique.
- Julien possède des connaissances littéraires. On l'y assimile souvent : "ll n’y a pas trop d’affectation dans le style, se dit Julien, cherchant par ses remarques littéraires" (Livre 2, chapitre 13, page 390).
- Il possède également des connaissances historiques et s'en inspire : "Certaines choses que Napoléon dit des femmes, plusieurs discussions sur le mérite des romans à la mode sous son règne, lui donnèrent alors, pour la première fois, quelques idées que tout autre jeune homme de son âge aurait eues depuis longtemps." (Livre 1, chapitre 8, page 70)
Ma phrase d'accroche comporte le mot "penser".
- En effet, le passage du Livre 1 du chapitre 14 à la page 104 d'écrit Julien selon madame Derville comme "[un] petit précepteur [qui] inspire beaucoup de méfiance" et " [elle] lui trouve l’air de penser toujours et de n’agir qu’avec politique."
Enfin, Julien a réalisé des activités extraprofessionnelles.
- Il est sorti à Besançon pour "aller aider M. l’abbé Chas-Bernard à orner la cathédrale, le jour de la Fête-Dieu." (Livre 1, chapitre 29, page 253).
Il a également obtenu une décoration.
- de la part du Marquis de la Mole : "Vous êtes allé chercher la croix que voilà, lui dit le marquis." (Livre 2, chapitre 7, page 338).
Julien, en tant que coach professionnel et personnel, je me dois de t’accompagner tout au long de ton parcours de vie.
1 – Livre Premier, Chapitre 14 – « Les ciseaux anglais » lignes 9 - 71.
Ce que tu as fait il y a 3 semaines à Madame de Rênal n’était point prodigieux. Avec gaucherie et en te prenant pour une Don Juan, tu t’es efforcé de mettre en pratique un plan de séduction. Tu es parvenu à enlever un baiser à Mme de Rênal, mais celle-ci en fut effrayée. Ne l’as-tu pas remarqué ?! En plus, tout cette mise en scène en présence du sous-préfet Maugiron… ! Tu as dû presser le pied de Mme de Rênal, ce qui n’est pas très charmeur, galant ni romantique qui est parvenu à tromper l'attention en laissant tomber ses ciseaux. Écoute-moi et suis donc mes conseils. Oublie ton coté vaniteux et manipulateur. La satisfaction personnelle ne suffit pas toujours. Laisse une chance à cet amour vrai. OUI ! Cet amour…bon, sincère, naturel, libre : l’UNIQUE. Celui qui te transporte, secoue, transcende et celui qui te fait voyager. Ne force pas le destin et résiste au temps. Laisse-toi être nourri de ces sensations farfelues : la douleur et la passion. Ressens cette relation profonde, cette fusion de ces êtres totalement et purement innocents et victimes de leur destin : vous. Sois ambitieux et non pas orgueil. Alors, profite de l’instant présent et lance-lui des regards intenses mais ne brusque pas les choses. Je sais à quel point c’est douloureux d’attendre. Julien, je t’en prie, rappelle-toi ; la passion se fait par la douleur.
JUSTIFICATIONS
(les mots bleus correspondent à mes conseils)
- « Avec gaucherie ». En effet, dans le chapitre 14 on retrouve beaucoup de fois le mot gaucherie afin de représenter l’état de Julien qui est déstabilisé. Voici quelques exemples : « il fut gauche » (l.22) ; « à exécuter avec gaucherie » (l.43) ; « de le trouver si gauche » (l.49) ; « une tentative gauche » (l. 63) ; « Julien voyait sa gaucherie » (l.76). On voit donc ici combien Julien est bouleversé, désorienté, déstabilisé et déséquilibré. Il n'est pas totalement maître de ses actes.
- « Tu es parvenu à enlever un baiser à Mme de Rênal, mais celle-ci en fut effrayée. ». En effet, on retrouve cette frustration à la ligne 61 « Mme De Rênal eut une peur extrême ».
- « …en présence du sous-préfet Maugiron » : confère les passages de la ligne 54 « recevoir la visite de M. Charcot de Maugiron, le sous-préfet » et de la ligne 71 « trompa le sous-préfet ».
- « Oublis ton coté vaniteux et manipulateur. » En effet, Julien se fait un devoir de la conquérir comme une bataille à gagner. Confère « Un homme comme moi se doit de réparer cet échec » à la ligne 31 et « il crut de son devoir de donner un baiser à Madame De Rênal. » à la ligne 33.
- « Sois ambitieux et non pas orgueil ». On retrouve le mot lui-même, « Son orgueil ne voulut rien laisser au hasard », à la ligne 9.
2 – Livre Second, Chapitre 6 – « Manière de prononcer » lignes 7-192.
Julien, je sais qu’il y a une semaine tu t’es estimé injurié par un certain regard jeté dans un café, et tu as donc provoqué ce personnage en duel. Mais le lendemain, lorsque tu te rends au domicile indiqué, tu ne trouve qu'un dandy, qui n'est pas ton offenseur. Mais, à la sortie, tu as finalement reconnu ton agresseur, qui n'est autre que ton cocher de maison. Ton maître consent alors au duel, dans lequel tu t’es légèrement blessé. Pour ne pas avoir l'air de s'être battu avec un homme de rien, ton adversaire fait courir le bruit que tu es le fils naturel d’un ami du marquis de La Mole. À peu de temps de là, tu consens à cette fable, qui peut être utile à ton avenir. Cela t'a donc invité à te frotter davantage au beau monde.
Mais Julien… il aurait fallu que tu prennes sur toi. Tu dois apprendre à te contrôler et à te maitriser. Lancer des duels à ses prétendus adversaires ne fait point de toi un homme mature. Le silence est souvent la meilleure des solutions. Ou du moins, tu n’aurais pas dû t’affronter en duel contre lui. Parler est aussi une solution mais pas se battre pour en plus finir blesser. Je parle souvent de l’importance d’avoir un contact solide avec la réalité, ainsi que de l’honnêteté et de l’humilité que cela exige. Je crois qu’une des attitudes qui requiert le plus ces attributs est l’acceptation, arrêter de se battre. Je ne parle pas d’accepter dans le sens de se résigner, mais bien dans le sens d’accueillir la réalité face aux divers obstacles que l’on peut rencontrer. Rappelle-toi : le langage est un outil de communication immatériel, et donc à l’opposé de la violence physique. Et surtout ne te vante pas d’un acte si affreux…
JUSTIFICATIONS
- « tu t’es estimé injurié par un certain regard ». Un passage décrit bien ce regard injurieux et la colère, l’accumulation de Julien : « Julien s’était reproché trop souvent d’avoir laissé passer cette première insulte, pour souffrir ce regard» (l.7).
- « Ton maître consent alors au duel, dans lequel tu t’es légèrement blessé. ». « Le duel fut fini en un instant : Julien eu une balle dans le bras » est un passage qui se trouve à la ligne 156 et qui résume très bien cette complexe situation : Julien n'aurait pas du effectuer ce duel.
- « Pour ne pas avoir l'air de s'être battu avec un homme de rien, ton adversaire fait courir le bruit que tu es le fils naturel d’un ami du marquis de La Mole. ». Le chevalier de Beauvoisis et son ami dirent que Julien était un « fils naturel d’un ami intime du Marquis de la Mole » (l.192). Cela place alors Julien sous le signe du ridicule : il ne se fait tellement pas respecter lors de ce passage qu'on lui invente un statut.
3 – Livre Second, Chapitre 27 – « Les ciseaux anglais » lignes 9 – 71
Pendant une quinzaine de jours, tu as poursuivi le jeu des lettres copiées pour la maréchale. Un jour, tu as même reçu d'elle une invitation à dîner. Par le petit Tanbeau, autre secrétaire du marquis, tu as appris que Mme de Fervaques n'est pas insensible au penchant que tu lui manifeste.
Ecoute-moi, Julien. Ton jeu stupide des lettres copiées a fait espérer une pauvre femme. Tu es venu vers elle et tu lui a fait du mal. Tout cela pour rendre jalouse Mathilde. La jalousie est un vilain défaut et tu le sais. Ce dernier peut entrainer de nombreux conflits et disputes. Pendant ce temps, Mathilde ne parvient pas à détacher sa pensée de toi. Et en plus, cela t’a fait douter de tes capacités. Il t’es même arrivé de songer au suicide. C’est très grave. Lorsqu'un jour tu as voulu rendre jalouse Mathilde, cela signifie que tu souhaitais être le seul centre de son attention. Cela t'a aussi permis de créer un rapport de forces dans la relation amoureuse. On peut définir ton acte par une manipulation contrôlée et égocentrique. J’espère que tu vas prendre conscience de ce que tu as fait. Tu aurais dû lui avouer et dévoiler tes sentiments… C’est à celle que tu aimes réellement que tu aurais dû écrire ces lettres.
JUSTIFICATIONS
- « Pendant une quinzaine de jours ». « répété pendant quinze jours de suite » est un passage à la ligne qui 31 montre à quel point Julien à fait preuve d’égoïsme envers la maréchale et surtout sur le long terme…
- « Par le petit Tanbeau, autre secrétaire du marquis, tu as appris que Mme de Fervaques n'est pas insensible au penchant que tu lui manifeste. ». « Elle le placera dans l’Église de quelque manière avantageuse. » est un passage à la ligne qui permet d’éclairer l’extrême égoïsme et fierté de Julien. En effet, il utilise la maréchale afin d’en tirer des avantages, des bénéfices et en même temps rendre jalouse Mathilde.
BILAN FINAL
Julien tu est complexe... Oui, tu es un héros plein de contradictions, avec tes qualités et tes défauts. Si je devait te décrire... tu es à est à la fois sensible (« ce petit paysan » p.40, l.8) et tu suscites de la pitié et de la sensibilité : faible mais fort, naïf et suspicieux ; tu es un AMBITIEUX (Livre 1, chapitre 30), un hypocrite, un orgueilleux, un violent ; tu es loin d’être un demi-dieu, et pourtant tu as quand même une certaine « beauté en toi » qui te distingue. Oui, Julien, tu n'es pas une idole, car ce sont tes faiblesses, tes doutes, tes défaites et ton humanité qui te rendent sympathique. Je perçois en toi le cœur, c’est-à-dire la passion, qui te rend ridicule et fou (excuse-moi ah ah), et la tête, c’est-à-dire l’intelligence qui doit être de premier ordre pour tout ce qui ne touche pas à ta passion. Par ailleurs, ton humanité qui fait de toi quelqu'un de romanesque est un aspect important à montrer aux autres. Et oui Julien, on peut se reconnaître en toi. Ta première rencontre avec Mme de Rênal te présente tel qu'un héros humain :
« Elle eut pitié de cette pauvre créature, arrêtée à la porte d’entrée, et qui évidemment n’osait pas lever la main jusqu’à la sonnette. (p.40 et l.11) »
Je te trouve aussi émouvant. J'éprouve de la bienveillance («pauvre créature» p.40 et l.12) et de l'indulgence à ton égard et face à la timidité dont tu fais preuve («n’osait pas» p.40 et l.13). Impressionné par ton nouveau cadre de vie, tu manifestes un manque de courage qui n’est pas habituellement flatteur chez un jeune homme comme toi. Paradoxalement, tu es obsédé par l’idée de ne pas passer pour un lâche, mais pour quelqu’un de brave. Cf. « Un homme comme moi se doit de réparer cet échec » (Livre 1, chapitre 14, l.31). Julien, en tant que coach personnel, ne m'en veux pas, mais pour moi ta faiblesse est d'un tel naturel que moi, ainsi que Mme de Rênal, interprétons cette peur comme un signe d'humanité. Tu es ainsi plus qu’un simple héros de roman, tu es un homme dans lequel on se reconnaît.
Mais, tu as aussi des défauts car tu vis dans un monde souvent hostile. Tu dois affronter ce monde avec tes propres armes, et il est difficile de te trouver détestable (tu es mal entouré, subis une maltraitance sans pitié pendant ton enfance). Tu es à nouveau harcelé et battu au séminaire. En effet, un de tes collègues t'as poussé sous l'orage (Livre I, Chapitre 27, page 229). Tes défauts ne sont pas par nature mais par choix. Désolé de te le dire comme cela mais tu es manipulateur, hypocrite, opportuniste (tu hésites entre l’armée et la religion pour te faire une place dans le monde), ultra-ambitieux et orgueilleux ( pas tout le temps rassures-toi, tu as aussi des bons cotés comme je l'ai dit au début :) ).
Voici des exemples précis montrant ton coté orgueilleux et vaniteux :
- « Un homme comme moi se doit de réparer cet échec » Livre 1, Chapitre 14 - « Les ciseaux anglais » à la ligne 31
- « il crut de son devoir de donner un baiser à Madame De Rênal. » Livre 1, Chapitre 14 - « Les ciseaux anglais » à la ligne 33.
Enfin, n'oublies pas que, selon Mathilde, tu es un « homme de génie » (Livre 2, chapitre 6, page 381) capable de « faire quelque chose d'extraordinaire ».
Pour conclure, le roman de ta vie se divise en deux parties. La première raconte ton parcours, successivement à Verrières, à Besançon puis dans un séminaire. Elle traite également de ta passion avec Louise de Rênal. La deuxième partie retrace ta vie parisienne, alors que tu es le secrétaire du marquis de La Mole.
Mon cher et tendre Julien,
Je te déclare ces derniers mots. J'espère de tout cœur que tu suivras mes conseils pour ton futur à venir...ou bien même que tu prendras conscience de tes erreurs passées. L'erreur est humaine. Continue de croire en toi et sois quelqu'un de bon.
Ton coach, Capucine.
LE 🎈ET LE 🎓