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Publié par Ambre

Et les étoiles à leur tour, comme torches funèbres, font les funérailles du jour.

Jean Racine

Oraison funèbre - Phèdre

L'oraison funèbre

de Panope à Phèdre

 

Ô fille de Minos et de Pasiphaé,

Ô Phèdre, épouse du digne héros Thésée,

Celui, grâce à qui tu devins reine d’Athènes

Et qui te fit mère de deux fils à Trézène.

 

A ton gendre, fils de l’amazone, tu succombas,

Pour Hippolyte ton cœur battait malgré toi,

Éprouvant pour lui une passion dévorante,

Un amour interdit qui consume et qui hante.

 

Te croyant veuve, à ton beau-fils tu te livras,

Ton amour incestueux, tu lui déclaras,

Devant son rejet évident, tu perdis pied,

Et pour te protéger, tu le fis accuser.

 

Par ton mensonge, ton bien-aimé fut exilé,

Calomnié et maudit par son père Thésée,

La dure fatalité eut raison de lui,

Sous l’acharnement du dieu Neptune, il périt.

 

Ainsi, tu préféras, en pleine repentance,

Mettre fin à cette abominable souffrance,

Dans les sombres abysses tu t’abandonnas,

Et à ton accablant chagrin tu succombas.

 

La terrible vérité enfin dévoilée,

Dès le lever du soleil, tu nous as quittés,

L’empoisonnement t’a libéré du passé,

Dans une ultime intention de sincérité.

 

Dans ta cité grecque tu laisses un vide immense,

Et personne ne pourra combler ton absence,

Femme maudite tu fus bien mal conseillée,

Tu ne pouvais te soustraire à ta destinée.

 

Une étoile de plus à compter dans le ciel,

D’entre toutes tu seras de loin la plus belle,

Dès l’aube tu t’es envolée vers les cieux,

Ô beauté malheureuse, ô belle Phèdre, adieu !

 

 

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