Guide gastronomique - La recette secrète des Kanaks
Cuisine cannibale ?
Dans cet article, nous allons vous dévoiler la recette secrète préparée par la tribu des Kanaks lors de notre belle exposition coloniale !
Nous avons interrogé les femelles de la tribu qui nous l’ont dévoilée avec fierté ...
Voici la transcription de leur langage étrange et maladroit, qui me semble bien animal… :
La recette :
(déconseillée pour des raisons évidentes de santé)
Il vous faut :
2 mangues pelées,
Une noix de coco,
Une coquille tortue évidée
Les oreilles de vos ennemis
4 feuilles de palmier, dont vous aurez tiré de l’huile
Pour s’approprier leur force et leur courage, les Kanaks mâles coupent les oreilles de ennemis qu’ils ont vaincus, et les mangent ensuite, en suivant une recette traditionnelle très spéciale...
Sur une pierre, disposer les quatre feuilles de palmier. Ajouter les mangues coupées en morceaux ainsi que l’intérieur de votre noix de coco. Faire un petit paquet en fermant les feuilles, puis mettre le tout dans la coque de la noix de coco. A l’aide d’un burin, bien écraser le tout, jusqu’à l’obtention d’une bouillie. Vider le tout dans la coquille de la tortue que vous aurez évidée, et disposez-la sur le feu.
Laisser mijoter une heure.
Pendant ce temps, laisser mariner les oreilles dans l’huile de palme.
Faites en une brochette, laisser griller une bonne demi-heure.
Retirer la tortue du feu, vider son contenu dans un bol, et incorporer les oreilles à la préparation. En râper une ou deux au dessus de la bouillie, pour l’aspect esthétique.
Bon appétit !
Commentaires des lecteurs :
- Kali :
Un jour, un homme s’est arrêté pour nous raconter son épopée lors de votre exposition. Il m’a dit : « On fait des progrès : pour lui nous ne sommes pas des cannibales mais seulement des chimpanzés, des mangeurs de cacahuètes. Je suis sûr que quand nous serons arrivés près des maisons, là-bas, nous serons devenus des hommes »
Vous êtes encore bien arriéré monsieur, pour avoir ces pensées. C’est un outrage à ceux qui sont morts pour avoir fait savoir que nous sommes des hommes. Qu’importe la couleur.
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- Rascis’t
En effet, ces Kanaks sont vraiment des animaux… L’utilisation des mots « mâles » et « femelles » montrent bien comment ils doivent être considérés !
-> Réponse de Francis Caroz :
Pour vous, une couleur détermine une hiérarchie ? Dans ce cas, si ma maison est bleue, ou suis-je situé ?
-> Réponse de Racis't :
Mais enfin cela n’a aucun rapport : un homme noir, c’est sale, ça à de grosses lèvres, un nez épaté, des boules immondes sur la tête, de grandes mains, une mauvaise odeur, c’est animal, sauvage, bestial, et ça à un cerveau inférieur…
-> Réponse de Francis Caroz :
Dans ce cas pouvez-vous me décrire un homme blanc ?
-> Réponse de Racis't :
L’homme blanc ? L’homme blanc est fort, il suscite peur et admiration et à une peau laiteuse et parfaite…
-> Réponse de Francis Caroz :
Le concept de race ne peut pas s’appliquer aux humains : nous sommes des Homo Sapiens. Rien d’autre. Le concept de race se fait par rapport à des caractéristiques : couleur de peau, religion, ethnie… Mais si les gens considérés comme des sous races, vous considéraient à leur tour, peut être qu’ils verraient en vous quelque chose de faible, parce que vous seriez roux, petit et poilu… Qu’en penseriez-vous ?
Cela à un nom monsieur : la stigmatisation.
-> Réponse de Fofana :
De plus, si nous étions inférieurs, pourquoi montrerions nous tant de solidarité envers ceux qui souffrent comme nous ? Pourquoi serions nous aussi attachés à des concepts fondamentaux que vous-même respectez ?
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- Abel Auboidorman :
Quelle exposition coloniale ?
Voulez vous parler de cette ignominie raciste et réduisant ces humains à la condition animale ?
-> Réponse de Révol’T :
Enfin quelqu’un qui se réveille…
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- Gonécé :
Vous, européens, ne dites vous pas que l’union prime ? Que vos valeurs républicaines sont fondées sur la liberté, l’égalité, et la fraternité ?
Mais ce racisme dont vous faites preuves est contraire à ces valeurs. Il ne ferait que vous diviser, et est ainsi une menace pour la République.
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- Agnès moitranquille :
Marre de lire vos âneries, je me tire !
-> Réponse de M. Le haut commissaire Albert Pontevigne :
Enfin quelqu’un de sensé, qui ne prend pas la défense de ces énergumènes…
-> Réponse de Alibert’chanteur :
Ce n’est pas pour rien que cette chanson tournait lors de l’exposition…
Et chantée par moi qui plus est ! En voici un extrait :
« Quittant son pays un p’tit négro d’Afrique centrale
Vint jusqu’à Paris voir l’exposition coloniale
C’était Nénufar un joyeux lascar
Pour être élégant c’est aux pieds qu’il mettait des gants
… »
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- Colin Térès :
Eh bah, je ne sais plus à quoi m’en tenir…
-> Réponse de Culte Yvés :
A la vérité : des gens sont morts, durant cette Exposition Coloniale à Paris, en 1931…
En premier lieu, beaucoup sont morts de la Malaria, durant le trajet emmenant les colonisés jusqu’à nous.
Puis Badimoin, frère de Minoé, fiancée de cet homme qu’on appelle Gonécé et qui est passé dans le journal pour s’être enfui du Zoo de Vincennes, et qui à tout fait pour retrouver son aimée.
Et tant d’autres, après, lors des révoltes sur l’île de Kanaky…
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- Ce p’tit scisme :
Étonnant, j’ai appris il y a peu que les Kanaks ne tuaient pas de tortue, cet animal étant sacré… Une fabulation de l’auteur ?
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- Doutantoul’temps :
Bizarre, les Kanaks de l’exposition ne mangeaient pas la mixture qu’ils préparaient…