Florilège 2016-2017 - Créations personnelles 4
Tout au long de l'année 2016-2017, les lycéen.ne.s i-voix ont partagé en ligne leurs propres créations. En voici quelques exemples.
Euterpe, muse de la poésie lyrique et de la musique
Ta bave dégoulinante coule goutte à goutte. Ma langue ne peut te résister. Tu souilles mes ongles, tu sillonnes mon être, serpent pécheur. Jamais tu ne mues, jamais tu ne meurs. J'arrache tes écailles. Je te détache, je te décolle, pour mieux t'embrasser. Tu te fais omniprésent, omniscient, obsédant. Tu ne dévores plus que ma chair. Mais mords-moi plus fort, fais-moi tienne, étreins-moi, coupe mon souffle. Tranche, lacère, déchiquète. Fais de moi ta muse, aime-moi, je suis ta proie.
Regarde au sol
Les oiseaux dans le ciel
Les nuages sous terre
La Terre sur la Lune
L'espace vide remplit
Le vert (verre ?) de grenadine
Revêr à l'envers
Rêver à l'endroit
Palindrome ou vraisemblance ?
Question réponse
Plusieurs choix
Un seul doit
Les parois de la vie
Un mur d'horizon
Ici et la
Pourquoi pas
S'arrêter la
Je suis parti, mais je suis toujours là, peut-être pas maintenant, mais dans un instant. Je t'entends crier mon nom, mais je suis sourd à ton obsession, c'est amusant comme je joue avec ton addiction. Je marche rapidement, mais je m'arrête sur tous tes sentiments, en fait, je suis le musicien de notre temps. Je m'endors, mais je me réveille dans tes rêves, le matin je suis réel pendant quelques minutes, juste le temps que tu réalises qu'encore une fois, je t'ai jeté un sort. Je suis celui qui part un jour, mais qui vit toujours, tu sais, je suis celui qui séjourne en toi, mais qui n'existe plus. Je suis hier, mais avant j'étais aujourd'hui. Alors, sais-tu qui je suis ?
Des fleurs grandissent dans tes yeux
tu ne les vois pas, ils sont trop grands
je peux voir ton coeur à travers
quand tu souris et quand tu ris,
je vois tes larmes ensevelies
jusqu'aux fins fonds de tes pieds
Des fleurs grandissent dans tes yeux
c'est l'eau accumulée
de toutes tes douleurs créées au fil de ces années
tu n'es pas triste, tu n'es pas heureuse
tu n'es rien
mais des fleurs grandissent dans tes yeux
et ça tu ne peux le nier
parce que qu'il a semé en toi la joie et le plaisir d'être aimé
des fleurs grandissent dans tes yeux
et ses pétales cachent ton visage
un peu
beaucoup
passionnément
à la folie
pas de pas du tout
pas du tout c'était avant
avant que ce doux jardinier
vienne s'implanter de tes oreilles à tes pieds
des fleurs grandissent dans tes yeux
et tu n'aurais pu rêver mieux.
LA TROUSSE
La trousse, de la grosseur d'une bûche de noël, est d'une apparence moins appétissante, d'une couleur moins vive, sombrement noirâtre. C'est un monde obstinément fermé. Pourtant on peut s'y introduire : il faut alors la tenir du creux de sa main, se servir de celle de libre et faire coulisser la fermeture éclair, un essai suffira et le zip s'en ira. Les doigt curieux s'y pincent, s'y coincent un bout de chair : c'est un labeur d'une grande difficulté. Les coups qu'on lui porte marquent son enveloppe de traits de crayon, d'une sorte de tache d'encre et de trou profond.
A l'intérieur l'on trouve tout un univers, à écrire et à coller : sous un azur d'épluchures de crayon, les cieux d'en-dessus s'effondrent sur les cieux d'en-dessous, pour ne plus former qu'un amoncellement, un paquet disparate et crayonâtre, qui flue et reflue au toucher et à la vue, attifé d'une toile grisâtre sur les contours.
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Jade S. : Une femme dont l'invention nous bouleverse... .
«Il est sûr que Jade S. est la plus grande Lycéenne du monde» : c'est ce qu'a affirmé J.K Rowling, la plus grande écrivaine de ce siècle, Samedi dernier à un groupe de journalistes venus à sa rencontre.
Cette déclaration de J.K Rowling nous pousse à revenir sur la carrière de Jade. Née en 2000 Jade S. n'a eu cesse depuis d'épater la galerie par ses incessants apports dans le monde de la culture, de la littérature en particulier au sein de la «confédération des Lycéennes de Plougastel de France et de Navarre» , puissante association créée par Charlemagne lors de son règne.
Jade S. a entamé son chemin vers la gloire en inventant les Ecoutriches qui devinrent depuis le summum de la distinction pour toute femme moderne. En effet qui depuis n'a pas exhibé fièrement ses Ecoutriches à la foule envieuse juste avant un contrôle de maths ? Pour cela, les habitants de la planète entière et en particulier de Plougastel lui sont reconnaissants. Car oui maintenant il est possible de tricher en cours ou même leur d'un meeting grâce à ses magnifiques écouteurs.
C'est par un beau jour en Octobre que Jade S. a rencontré François Hollande, c'est à ce moment qu'elle décida de lui donner des Ecoutriches qui grâce à leur charme lui redonnèrent un peu de prestige. François Hollande dira pourtant plus tard : «ce qui m'a fait le plus craquer chez Jade, c'est la pertinence des ses propos !». Il ne s'en est d'ailleurs jamais remis depuis.
15 ans plus tard elle découvre dans une librairie poussiéreuse de Plougastel un livre de J.K Rowling intitulé : les Ecoutriches sauvent François.
Comme l'a si justement fait remarquer J.K Rowling «Ce livre est une œuvre impérissable que j'ai écrite sans aucune concession.».
«Les Ecoutriches sauvent François»,
par J.K Rowling
aux éditions Dubois,
Prix public 20 Euros TTC
J'suis comme une bougie qu'on a oublié d'allumer, j'pourris d'l'intérieur, lentement, sans réussir à pleurer,
J'nourris les vieux démons qui se perdent dans ma mémoire mais continuent d'exister,
Pas b'soin d'AB-AB pour t'faire un beau poème, ni belle, ni bohème, mon cœur vient d'la benne,
J'me sens comme la triste héritière des vies qu'on a ôtées, je suis l'enfant muette, la vue obstruée comme une vitre couverte de buée,
Un océan de déboires, pour moi, mes deux mains s'ront ma seule bouée,
Au sol cloué, par la dureté d'la vie qui nous a loués...
Pour un temps on vit, éternellement on meurt, personne pourra l'nier, œil pour œil, sang pour sang...
Nous sommes les nouveaux sauvages. Nous nous arrachons des lambeaux de chair lors d'interminables étreintes stellaires et ce café bu le matin même a le goût amer de tes larmes et de ta sueur. Tu nous défies, tu nous pousses, tu nous détruis et nous provoques. Tu&Je nous sommes plongés entre ces maux matinaux pour mieux savourer la chaleur qui émane de ces corps cuits. Nous embrassons la vitre hyaline et tombons du haut de notre lueur d'espoir. Tu me lies à nous par ce sortilège épileptique et m'arraches à mes songes. Nous n'avons plus le temps de penser, vite. J'arrache ma fourrure hivernale et toi ton pelage poussiéreux et nous mourons en épectase.
Jour froid, je vois ton soleil terne et t'éblouis de mes sombres feux posés sur toi. Jour nuit, j'entends tes couinements jolis, tes plaintes savoureuses et tes goûteuses souffrances. Jour bleu cache toi, un idiot te poursuit, sa chaude Lune affutée en hache blanche. Jour sang je t'attrape, faible lumière ; pitié, sauve-moi maintenant ! Jour gris, quotidien deuil, bouffonnade délicieuse, pardonne mes fleurs, ma honte, la pluie d'un vendredi soir et la rouge aube de mes pleurs. Jour six, soir, rien. Jour blanc, que me vaut ton honneur ? donne moi des ailes et chasse mes péchés, loin, loin, ...
stop