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Publié par Liana

A l'instant précis où il est né, j'ai associé Kevin à mes propres limites - qui n'étaient pas seulement celles de la souffrance, mais celles de la défaite.

LIivre, page 123

Je souhaite ici présenter un de mes grand coup de cœur littéraire : découvert par hasard en me baladant sur la filmographie d’un acteur, j’ai appris l’existence d’un film nommé “Il faut qu’on parle de Kevin”. En m’intéressant à ce film, j’ai vu qu’il s’agissait de l’adaptation (parfaitement retranscrit au cinéma par Lynne Ramsay) d’un roman du même nom - son titre original étant “We need to talk about Kevin” -, qui a vu le jour sous la plume de Lionel Shriver, et qui est paru en France en 2006. Entre controverses et critiques, ce roman a finalement connu un certain succès auprès du public, ce qui lui a valu son adaptation cinématographique en 2011 et le Orange Prize, un prestigieux prix littéraire.

Ayant fait l’achat de ce livre peu de temps après ma découverte (qui n’en était pas une grande en prenant compte du succès de ce roman…), j’ai finalement pu me plonger dans ma lecture.

Mais “Il faut qu’on parle de Kevin”, qu’est-ce que c’est ? Lionel Shriver met ici en avant le point du vue d’une mère de famille, Eva Khatchadourian (oui, c’était compliqué à écrire), qui adresse des lettres à son ex-époux en retraçant leur histoire en tant que couple puis en tant que parents, et cherchant ainsi à savoir ce qui a mené leur fils aîné, Kevin, à organiser une fusillade dans son propre lycée et y tuer neuf personnes.

 

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Partage confiné - Il faut qu'on parle de Kevin

J’aurais peut-être dû commencer cet article en précisant que cette lecture n’était pas destinée à tous. Non pas que les thèmes abordés soient trop compliqués, mais plutôt inhabituels. C’est une œuvre que je conseille à ceux qui s’intéressent à la psychologie des personnages de l’histoire, c’est un roman qui soulève des questions encore trop discrètes dans le monde moderne, et qui dépeint l’horreur d’une réalité dont on n’ose parler.

Kevin est un personnage aussi perturbant qu’étonnant, et le lecteur va se retrouver déstabilisé par ce jeune homme qui nous fera tantôt l’admirer, tantôt le craindre. Au fur et à mesure de la lecture, on découvre aussi bien le personnage de Kevin que de Eva, une femme qui pensait ne jamais être faite pour être mère, et on aborde ici le thème de “l’amour maternel”, de cette si fameuse connexion qu'Eva n’a jamais ressentie avec son fils : ce n'est pas qu'une supposée guerre où un fils reproche égoïstement à sa mère de ne pas l'avoir suffisamment aimé, mais la critique des relations idéalisées entre parents et enfants, à travers les personnages d’Eva, une femme indépendante dépassée par la situation, et de Kevin, un adolescent au trouble de la personnalité antisociale, et où personne n'est condamnable parce qu'il n'y a pas de fautif à une telle situation. L’écriture maîtrisée accentue l’aspect dérangeant de Kevin, et au fur et à mesure de l’histoire les raisons de ses actes se dévoilent : réalistes, démesurées et horribles.

Je conseille ce livre à n’importe qui en recherche d’un roman immersif, d’un roman dont le lecteur se rappellera certainement un long moment…

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M
Merci pour cette recommandation ! Ce roman fait partie de ma pile de livres à lire depuis longtemps, mais j'avais fini par l'oublier... Je trouve ton article très bien écrit, il en dévoile juste assez pour intriguer tout en maintenant le suspense. Vivement que les bibliothèques rouvrent.... ;)
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