Oraison funèbre - Phèdre
Oraison funèbre de Phèdre
Ô Phèdre, ô fille de Pasiphaé et de Minos
Descendante du dieu du Soleil, Hélios
Et par la lointaine descendance de ton père, Jupiter.
Petite sœur aimante d’Ariane et de son agréable caractère
Tu tombais sous le charme de Thésée.
Aussitôt ton vœu pour le mariage exaucé
Tu tombais amoureuse de ton beau-fils.
La malédiction continuait son chemin et ses sacrifices
Et fit de toi la nouvelle victime d’une vengeance divine.
Tu décidais de garder ton secret avant que tout ne tombe en ruine.
Mais ce secret te transforma en une femme qui eut honte d’aimer
Une femme souffrante, une femme se jugeant comme incestueuse.
Et pendant ce temps, Vénus, là haut, s’amusait
Et riait de ce qu’elle voyait : Aricie, amoureuse
Du grand et beau Hippolyte.
Toi, tu te considérais encore plus comme un monstre
Et Oenone, voyant ta peine, vint à ta rencontre.
Tu lui racontais tes malheurs pour qu’elle en soit instruite
Et finis par lui avouer ton voeu le plus cher : mourir.
Ta confidente essaya de te dissuader de partir
Mais ne l’écoutant point
Tu péris sous les yeux de malheureux témoins.
Phèdre, malgré toute ta fureur,
Sache que tu seras à tout jamais dans nos cœurs.
Source : Phèdre, Jean Racine