Fait divers - 1 mort à l’exposition coloniale!
1 mort
à l’exposition coloniale !
Ce matin, un « sauvage » a été abattu d’une balle dans le dos par les forces de l’ordre devant les portes de l’exposition coloniale. Il s’agissait d’un jeune kanak prénommé Badimoin. Revenons sur les circonstances de ce drame dont l’issue a été fatale ! Depuis quelques jours, l’exposition coloniale expose des «kanaks anthropophages ». Pour comprendre les causes de cet horrible drame, revenons sur leur histoire...
Les kanaks ont débarqué à Marseille après un voyage épuisant et traumatisant où trois d’entre eux ont perdu la vie après avoir contracté la malaria lors d’une escale aux Nouvelles Hébrides. Leurs corps ont été jetés à la mer sans que les kanaks aient eu le temps d’expliquer aux membres de l’équipage que « l’on nait pour vivre avec les vivants et que l’on meurt pour vivre avec les morts».
Ces hommes, car il s’agit bien d’hommes, ont été trompés, on leur a vendu un voyage pour visiter Paris et représenter leur monde à la France. Mais c’est une mise en scène : on les force à se baigner dans de l’eau insalubre, les femmes sont obligées de danser à heures fixes presque nues, ils doivent grogner et crier et n’ont pas le droit de parler. Ils sont montrés comme des animaux et humiliés à longueur de journée. Parqués dans un enclos comme de vulgaires bêtes sauvages entre la fosse aux lions et les crocodiles. Bien que présentés aux visiteurs comme des hommes anthropophages de Nouvelle Calédonie, ils sont apeurés, par les rugissements des lions et le ricanement sournois des hyènes tachetées. Aucun d’entre eux ne comprenait ce qu’il faisait là au milieu des animaux. Ils sont sans cesse comparés à des gorilles par les visiteurs.
Suite à la mort de nombreux crocodiles du Marigot, une partie des kanaks ont été envoyés au zoo de Francfort en échange de crocodiles. Parmi eux se trouvait la promise de Gocéné, Minoé. Comme ce jeune kanak avait promis de ne jamais perdre de vue sa promise, il s'est retrouvé obligé de partir à sa recherche pour la sauver. C’est pour cette simple, compréhensible et humaine raison que Gocéné et Badimoin ont entamé cette course poursuite à travers Paris ! Tous les événements qui se sont déroulés par la suite, même ceux les plus violents, s’expliquent par la tromperie des Français envers ces hommes. Ils leur avaient promis de ne jamais les séparer ! Ces hommes ont simplement voulus respecter la promesse faite à leurs anciens. Ils ont été obligés de se sauver, de se battre et surtout de se défendre. Ils ne s’en prenaient pas aux policiers par choix, au contraire tous leurs actes montrent qu’ils préféraient prendre la fuite.
Mais malheureusement, lors de la dernière course poursuite, ils ont bousculé des policiers… Ceux-ci les ont menacés, puis ont ouvert le feu. Les balles ont fusé et un homme, Badimoin s’est effondré sur l’épaule de son ami. Il est mort avec le sourire aux lèvres, lui qui pourtant était privé de sa liberté.
Les policiers se sont rués sur eux, prêts à exécuter de sang-froid le second homme. Ils formaient un cercle autour de lui quand un homme, Carroz est intervenu en disant qu’ils allaient commettre un assassinat. En effet, tuer un homme désarmé et sans défense est un meurtre odieux ! Mais pour son audace, il a été arrêté avec le jeune kanak Gocéné et tous deux seront jugés et risquent la prison !
Voici donc le sort inhumain que nous réservons aux hommes venus de nos lointaines colonies !