Observation - Anne Malaprade
"Laisse-moi courir pour lire, laisse-moi boire des litres de café, laisse-moi être sous le charme de mes élèves, laisse-moi marcher plus lentement que vous, laisse-moi mon silence, mes préjugés, mon nom, mon sommeil, ma lenteur, mes boucles en vie. [...]"
Dans ce passage d'un poème du recueil Notre corps qui êtes en mots, la répétition et l'anaphore de "laisse-moi" sont visibles, accompagnées d'un parallélisme de construction sur plusieurs propositions. Ceci offre un caractère insistant au verbe à l'impératif, comme un ordre pour accéder à une liberté désirée. Malgré le côté impérial, je trouve dans cette phrase une douceur et une sensibilité propres à l'écriture de l'autrice tout au long du recueil.
Ces figures de style sont accompagnées d'une énumération de noms à la fin de la phrase, précédés du déterminant possessif "mon", "ma" ou "mes". Ici, la poétesse s'exprime par l'emploi de ces mots précis. Elle nous offre son opinion par une phrase qui s'étire, agréable à découvrir.