INFORMER
Cette statue est appelée Persée tenant la tête de méduse et a été réalisée par Benvenuto Cellini entre 1545 et 1554. Il s'agit d'une sculpture en bronze mesurant (avec le piédestal) 5 mètres 19, la statue de Persée mesurant à elle seule 3 mètres 20.
Ce piédestal est constitué de marbre et est une œuvre d'art à lui-même, il est décoré de quatre niches contenant quatre statues : Hermès, Athéna, Zeus et Danaé. Le socle original est exposé au musée Bargello, celui de la place de la seigneurie étant une copie.
Benvenuto Cellini (1500 - 1571) est un dessinateur, fondeur, sculpteur, médailleur orfèvre et écrivain florentin. Il appliqua par ailleurs ses techniques et sa précision d’orfèvrerie à ses sculptures, leur donnant ainsi un incroyable détail. Il eut comme mécènes Côme 1er et François 1er.
Cette statue représente une scène mythologique.
En effet, un jour un oracle dit à Acrisios, le roi d'Argos que l'enfant de sa fille, Danaé, causerait sa perte. Il enferma donc cette dernière dans une tour afin de l'éviter. Or Zeus s'unit à Danaé sous la forme de pluie d'or et de cette union naquit Persée.
Acrisios, fou de rage, enferma la mère et l'enfant dans un coffre et le jeta à la mer. Danaé et Persée furent sauvés par un pêcheur de l'île de Sériphos dont le roi Polydectès tomba amoureux de Danaé. Persée protégeait sa mère de cet homme, c'est pourquoi Polydectès l'envoya tuer Méduse* et rapporter sa tête, espérant ainsi se débarrasser du jeune homme.
Or Persée fut aidé par Athéna et Hermès et se procura de cette manière le casque d'invisibilité, des chaussures ailées, un sac pour y mettre la tête, un sabre court et enfin un bouclier de bronze poli.
Ainsi paré, il entra de nuit dans la caverne des gorgones, dissimulé par le casque d'invisibilité et contourna les deux sœurs de Méduse, Sthéna et Euryane. Grâce au bouclier, il se dirigea dans la caverne sans prendre le risque de croiser le regard paralysant de Méduse. Il trancha la tête de cette dernière dans son sommeil et se sauva grâce aux chaussures ailées.
Après maintes péripéties, Persée retrouva sa mère à Sériphos et pétrifia Polydectès en utilisant la tête de Méduse.
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*Méduse est l'une des trois gorgones mais elle est la seule mortelle. Ses caractéristiques sont son regard pétrifiant et sa chevelure de serpents. À l'origine, Méduse était une très belle jeune femme, tellement belle que Zeus s'éprit d'elle. Héra, la femme de Zeus, la maudit ainsi par jalousie.
Source 1ère image
(les autres photos sont personnelles)
ANALYSER
En quoi cette œuvre vous semble-t-elle caractéristique de la Renaissance, dans son contenu et/ou dans sa forme ?
Tout d'abord, nous pouvons voir que par son thème cette œuvre, Persée tenant la tête de la méduse, est caractéristique de la Renaissance. En effet, lors de cette période, on se tourne vers des thèmes antiques, notamment mythologiques tandis que le Moyen-âge représentait la religion. Il s'agit ici bel et bien d'une scène mythologique tirée de l'histoire de Persée.
De plus, à la Renaissance, l'homme est représenté premièrement physiquement, par les nus, comme c'est ici le cas, mais également les muscles, les veines et les traits du visage apparents, les artistes cherchent, à l'instar de l'Antiquité, à représenter la beauté, la perfection dans un souci d'authenticité et d'exactitude, de la représentation des corps, mais aussi des sentiments. En effet, l'homme est deuxièmement représenté psychologiquement, par les sentiments. Sur cette œuvre de Cellini, nous pouvons voir que la Gorgone est représentée avec un visage beau et apaisé, comme effectivement surprise dans son sommeil. Persée quant à lui à les yeux baissés, peut-être pour ne pas croiser le regard de sa victime, toujours paralysant. Il a un visage grave et pensif, sans aucune trace d'exaltation de victoire. On peut également remarquer une grande ressemblance entre les deux visages.
Enfin, il y a toujours une volonté d’imitation de l'antiquité gréco-romaine par les matériaux utilisés : principalement le marbre et le bronze. Pour la statue en elle-même uniquement le bronze est utilisé mais le piédestal est quant à lui composé des deux matériaux.
Nous pouvons donc voir que cette œuvre est caractéristique de la Renaissance, par son thème mythologique, la perfection de l'homme, représentée dans les moindres détails physiques et psychologiques et enfin par les matériaux utilisés.
CRÉER : TIRADE DE LORENZO A PERSEE
La nuit tombe. Les palais disparaissent dans la pénombre. Les rues sont vidées. Il ne reste que des statues, silhouettes de marbre et de bronze, imposantes et supérieures, regardées et adulées. Qu'avez-vous de plus que moi pour mériter cette attention, avez-vous plus de vertu ? Je ne crois pas, non. Ô, toi Persée, tu as décapité cette vile créature, dans son sommeil ! Entrailles du pape ! Y a-t-il plus vicieuse manière ?
Mais peut-être est-ce plus simple ? Peut-être que je devrais faire cela ? Frapper Alexandre au lit, sans défense.
Mais est-ce dur ? De tuer quelqu'un ? Tu te tiens là, brandissant la tête de Méduse, ton trophée, ta victoire, la clef pour retrouver ta mère. Et je suis médusé devant une telle réussite. Mais tu n'as pas l'air triomphant, ton visage est plus grave, peut-être plein de remords ? Est-ce comme cela que je vais me sentir ? Non pas libre et vertueux mais prisonnier de ce meurtre, comme toi, tu as été pétrifié à cet instant fatidique.
Mais j'en ai besoin. Ce meurtre est ma raison de vivre, ma libération, mon moyen de retirer les vêtements de débauche que j'ai enfilés. Et je ne peux pas y renoncer. Je suis en marche, et je ne peux pas, je ne peux plus m'arrêter.
Je ne peux pas ! Comprends-tu cela ? Mais non, tu ne le sais pas ! Tu as été aidé, par Athéna et Hermès, tu es toi-même fils d'un dieu ! Mais sang du Christ ! Moi, je ne suis qu'un misérable humain ! Et je suis seul.
Tu mériterais toi-même la décapitation ! Est-ce que je vais reproduire les erreurs du passé ? De toutes façons, je suis déjà Lorenzo le sale, Lorenzaccio. Si tu n'étais pas qu'un corps de bronze, j'aurais adoré voir ton sang gicler en fontaine tel celui de ta victime. Mais je vais te laisser la tête sur les épaules, car, s'il s'agit bien de remords que je lis sur ton visage, tu l'as déjà perdue.
Cliquez ci-dessus pour écouter Lorenzo s'adressant à Persée