INFORMER
Titre : David
Nom de l'artiste : Andrea del Verrochio
Date de la composition : environ 1472-1475
Nature, support, matière : statue de marbre
Dimensions : 126 cm de haut
Genre : religieux
Sujet : Cette statue représente un épisode biblique que l'on peut lire au chapitre 17 du premier livre de Samuel. Selon le récit, durant une guerre entre l'armée des Philistins et celle des Israéliens, un géant, qui mesure 2m90, porte une côte de maille de 57 kg et une lance de 7 kg, nommé Goliath appartenant à l'armée des Philistins aurait défié l'armée d'Israël de trouver un homme suffisamment fort pour gagner contre lui un duel qui déterminerait l'avenir de l'empire et pendant 40 jours, il provoqua les Israéliens dans la vallée d'Ellah. Jusqu'à ce que David, que la statue de Verrocchio représente, un jeune berger qui ne faisait pas partie de l'armée israélienne se porte volontaire pour lutter contre le géant Goliath quand il l'a vu railler et moquer les soldats israéliens, ce qui le mettait en colère. Ce n'est cependant pas un soldat et il a refusé l'armure, allant à la bataille avec une simple tunique et une fronde. David assurait avoir le soutien de Dieu, avoir reçu son onction royale et que la justice prévaudrait en dépit des armes que le géant philistin avait. Avec un seul coup de sa fronde, il a obtenu une pierre pour percer la tête de Goliath, le géant effondré, et David prit alors l'épée de Goliath et coupa la tête du géant. Suite à cela, David entra au service du roi Saül et épousa sa fille Mikhal. Puis, il devint deuxième roi d'Israël après l'événement. Il est présenté dans le récit biblique, avec son fils Salomon, comme l'un des deux fondateurs de l'ancien État israélite.
La statue a été commandée par Pierre de Médicis, le père de Lorenzo le Magnifique, probablement suite au succès contre le complot qui menaçait de prendre sa place au pouvoir. En 1476, les fils de Pierre de Médicis, Lorenzo et Giuliano, ont vendu le David à la Signoria où la statue du héros civique, symbole de la ville, s'est vu être placée près de l'entrée de la pièce de Priors dans le Palazzo Vecchio.
Andrea di Cione (1435-1488) tient son surnom de son premier maître l’orfèvre Giuliano Verrocchio. Il devient membre de la guilde des sculpteurs en 1469 et de celui des peintes en 1472. Il travaille d'abord dans l'atelier de Donatello, qui a d'ailleurs réalisé un premier David en bronze dont Verrochio s'est sûrement inspiré, mais il entra rapidement au service des Médicis. Pour eux, il réalisera plusieurs sculpture, dont le tombeau de Pierre et Jean de Médicis. Il peint plusieurs oeuvres importantes dont Le Baptême du Christ. Dans le domaine de la sculpture, son atelier rayonne au-delà de Florence et il est le plus réputé avec celui des frères Pollaiolo. L'artiste est également connu pour avoir eu comme élève Léonard de Vinci. Le David en bronze de Verrocchio, dont le modèle serait Léonard de Vinci, a été commandé par les Médicis également et est actuellement exposée au Bargello. Ainsi il réalise des oeuvres en dehors de la ville et gagne le concours organisé pour le « monument équestre de Bartolomeo Colleoni », qui est seulement achevé et inauguré en 1496 par Alessandro Leopardi, et où tout est mis en mouvement. Avec le départ de Verrocchio et les frères Pollaiolo, la sculpture quitte Florence pour Rome après avoir été livrée à toutes les tendances de la fin du XVe siècle.
Artiste : Andrea di Cione (1435-1488) tient son surnom de son premier maître l’orfèvre Giuliano Verrocchio. Il devient membre de la guilde des sculpteurs en 1469 et de celui des peintes en 1472. Il travaille d'abord dans l'atelier de Donatello, qui a d'ailleurs réalisé un premier David en bronze dont Verrochio s'est sûrement inspiré, mais il entra rapidement au service des Médicis. Pour eux, il réalisera plusieurs sculpture, dont le tombeau de Pierre et Jean de Médicis. Il peint plusieurs oeuvres importantes dont Le Baptême du Christ. Dans le domaine de la sculpture, son atelier rayonne au-delà de Florence et il est le plus réputé avec celui des frères Pollaiolo. L'artiste est également connu pour avoir eu comme élève Léonard de Vinci. Le David en bronze de Verrocchio, dont le modèle serait Léonard de Vinci, a été commandé par les Médicis également et est actuellement exposée au Bargello. Ainsi il réalise des oeuvres en dehors de la ville et gagne le concours organisé pour le « monument équestre de Bartolomeo Colleoni », qui est seulement achevé et inauguré en 1496 par Alessandro Leopardi, et où tout est mis en mouvement. Avec le départ de Verrocchio et les frères Pollaiolo, la sculpture quitte Florence pour Rome après avoir été livrée à toutes les tendances de la fin du XVe siècle.
ANALYSER
D'un bronze délicat, le David de Verrocchio est au summum de la grâce et de la proportion et elle correspond aux critères de beauté de l'Antiquité : une hauteur de sept têtes pour une largeur d'épaules de deux têtes. Il est clairement inspiré du David de Donatello mais pour beaucoup celui de Verrocchio n'a pas la complexité anatomique ou le contenu psychologique de celui de Donatello. Néamoins la représentation de Donatello est effrontément unique dans sa beauté, celle de Verrocchio est traditionnellement et poétiquement frappante. De plus, dans ses différences, cette sculpture apporte des éléments intéressants et supplémentaires à celle de Donatello. Celle-ci est faite pour être regardée sous tous les angles.
Élégamment vêtu d'une simple tunique, le David de Verrocchio est à l'opposé de la sensualité du David de Donatello, nu et vulnérable, mais tout de même audacieux et impétueux dans sa nudité. Son visage est celui d'un enfant de 14 ans aux traits encore légèrement efféminés, ce qui vient rappeler l'idéalisation de la beauté innocente chez Lorenzo Ghiberti.
Sa pose reste fière et élégante, ce que conservera Michel-Ange. En sculpture, on appelle le déhanchement de David un "constrapposto" ou chiasme : le sujet repose sur une seule jambe et la ligne des hanches détonne par rapport à celle des épaules. Sa main droite tient fermement une dague et la gauche est posée ostensiblement sur la hanche, il domine la tête de Goliath qu'il vient de tuer et de décapiter, comme le David de Donatello en fait.
Pourtant la sculpture de Verrocchio est infiniment plus subtile et complexe, en particulier dans l'expression du visage du David. Il semble certes faire partager son triomphe au spectateur mais son regard est dirigé vers le bas, un peu rêveur certainement. Un léger sourire, typique de l'adolescent fanfaron, se dessine sur ses lèvres fines comme s'il venait prendre conscience du gouffre qui s'ouvrait à présent devant lui. Son orgueil enfantin se brise et il prend conscience du poids que son triomphe apporte : il va devenir le roi d'Israël et la direction va faire tomber sur ses jeunes et frêles épaules un lourd fardeau.
La tête de Goliath ne fait pas partie de l'ensemble de la statue mais a été rajoutée aux pieds du garçon en tant que pièce détachée. Son placement a été le sujet de débat. En effet, à l'origine elle était placée à côté du pied droit de David mais on a demandé à Verrocchio de la déplacer entre ses deux pieds pour l'adapter à sa nouvelle chambre au palais Vecchio. Aujourd'hui, dans le musée Bargello, elle est toujours placée entre les deux pieds de David mais beaucoup suggèrent qu'elle devrait être à sa place originale, dans le prolongement de la diagonale pour respecter la perspective linéaire caractéristique de la Renaissance : tête-bras-jambe-tête de Goliath.
Cette oeuvre est représentative de la Renaissance car elle propose une idéalisation de la beauté innocente en tenant compte des connaissances mathématiques pour les proportions et en s'inspirant d'un thème biblique. Le volume est créé en utilisant des couleurs inhabituelles et originales avec l'utilisation de la peinture d'or pour les vêtements de David et pour ses cheveux bouclés. Les motifs des vêtements, des cheveux et du visage de David sont représentés fidèlement et ajoutent un réalisme certain à la composition. La scène représentée possède une unité avec une action unique et l'homme, son corps et sa psychologie est le sujet central, exclusif et absolu.
CREER
TIRADE DE LORENZO A DAVID
SCÈNE DÉCAPITATIONS
Florence ; il est nuit
Entre LORENZO
Oh ! Oh, bonsoir, bonsoir toi à qui mon chemin me mène encore ! Qu'est-ce donc ? Changerais-tu d'apparences à chaque rencontre ? Aurais-tu toi aussi différents visages ? Un masque emprunté pour une unique action qui te colle toujours à la peau ? Un rôle dont tu ne parviens pas à te débarrasser, acte de jeunesse insouciante et fanfaronne immortalisée par le doux bronze de tes formes ? Car tu es jeune. Et je te vois tel que tu es, ô toi ! L'innocence incarnée ! Et tu es beau ! Et tu es fier ! La ligne de tes hanches témoigne d'un idéal atteint, de rêves immaculés enfin réalisés. Ces désirs incontrôlés ouvrent maintenant un gouffre sous tes pieds, et s'il y a quelque chose là-haut, où la reine des ténèbres t'éclairent de sa clarté lancinante, résidu du linceul qu'elle traîne, fardeau satiné, si en ce palace des possibilités il y a quelque chose, il doit bien se moquer de nous, pauvres âmes en peine, luttant en vain contre les forces des cieux qui règnent au-dessus de nos vies enchaînées par nos tempéraments. Mais je ne sais plus si je parle de toi ou de moi. Tous deux, nous sommes confrontés à la volonté de la foudre qui s'est amoncelée en nous.
Mais je te regarde, bel angelot, et je crois que comme moi, il t'est impossible de comprendre comment cette étrange serment de terrasser un tyran de ta patrie s'est fait. Ce fut comme un souffle de moralité incontrôlable, tempête harassante issue d'une unique pensée. Car tu as songé au bonheur de l'humanité, et l'humanité toute entière t'a regardé souiller ta vertu. Héritier maudit ! tes mains se sont tâchées du sang des Géants qui gouvernent et terrorisent nos rues, mais tu y as laissé ce qui te différenciait d'eux. N'as-tu donc pas vu qui ils étaient vraiment ? Ils font partie d'un carnaval qui expire un souffle de fausseté et de bassesse où chaque pion a un rôle à jouer et il me plait de manipuler une misérable vie humaine pour dévoiler la seule vérité qu'il faille admettre. Je soumettrai les hommes à ma volonté de les démasquer. Oui ! C'est bien moi ! Lorenzo ! Seul juge de la légitimité du nom des êtres humains ! (coup) Tu es devenu un des leurs et à ton tour tu subiras le châtiment que tu as réservé au pécheur, à ton tour tu verras s'abattre sur toi la foudre de ma vengeance. (coup) Car tu as abandonné ce que je t'enviais, tout ce à quoi j'ai pu un jour aspirer, tout ce que je cherche à retrouver. Tu mourras pour avoir commis un tel affront à mon égard ! (coup)
Comment ? Tu ne t'ébranles pas ? Tu es toujours là, debout sur tes jambes, ton déhanché provocateur me partageant ta répugnante victoire ? Oh ! Je tombe de lassitude ... Est-ce donc ceci la vérité ? Ces tyrans, ces vils Géants qui te ressemblent à présent ne trembleront pas sous mes coups et ma volonté n'est pas assez forte pour retrouver un jour celui que j'étais autrefois ? Je te regarde sous un autre angle ... Que vois-je ? Est-ce un sourire que j'aperçois fendre ton visage aux yeux vidés de tout souffle ? Mais que veux-tu me dire, face macabre ? Ton visage s'inquiète-t-il du dénouement de tout cela ? Ou t'accroches-tu aux derniers morceaux d'argile qui te retiennent à ton nom ? Le rêve, l'espoir, l'aspiration à la vertu, est-ce tout cela qui traverses ton regard ? Oui, je veux croire à cela ... Petit être de bronze qui me rappelle qui je suis, je veux croire que je saurai retrouver ce que tu as laissé sur ton sillage.
Cliquez ci-dessus pour écouter Lorenzaccio parlant à la statue de David