Décapitation - Flaminio Vacca : Lion de Médicis
Artiste : Flaminio Vacca (1538 - 1605 ) est un sculpteur italien de la renaissance, rénovateur de l'antique. On lui doit notamment des sculptures majeures dans la chapelle Sixtine, ainsi qu'ailleurs à Rome.
Titre de l'oeuvre : Lion
Date : 1594 - 1598
Nature : Statue de marbre
Dimensions : Environ 1.50 x 1.50
Genre : Allégorie de la richesse et de la puissance
Sujet : Cette statue représente le lion des Médicis tenant sous sa patte une sphère, en référence aux six boules constituant les armes de la maison des Médicis. Cette statue trône à la Loggia Dei Lanzi, près de la Piazza della Signoria, à côté d'un autre lion semblable. Cet autre lion est tourné vers la droite (alors que le lion de Vacca est tourné vers la gauche) et date du II ème siècle av JC. Son jumeau a quant à lui été commandé par Ferdinand 1er de Médicis pour que les deux statues de marbre orne l'escalier situé à côté des jardins. Ils furent déménagés à Florence en 1789.
Cette oeuvre est caractéristique de la Renaissance. En effet, elle rend hommage aux temps anciens en reprenant et en imitant une statue datant de l'antiquité. Les proportions et le réalisme du corps du lion sont parfaitement respectés.
En 1530, Lorenzo de Médicis se rendit à Rome, où il acquit la mauvaise réputation de coupeur de têtes de statues anciennes : dans un moment d'ivresse, il décapita les huit rois barbares de l'arc de Constantin. Cet acte de vandalisme lui valut d'être banni de la ville, avec le surnom de Lorenzaccio. Janvier 1537 : vous produirez la tirade que Lorenzo, une nuit, adresse à une statue de Florence.
ll fait nuit. Lorenzo s'approche de la statue.
Cesse donc de me dévisager ainsi, Lion. Tu portes sur moi un regard que tu as volé à tes maîtres, tu n'es qu'un animal enchaîné par la tyrannie et la crédulité, exactement comme ce pauvre peuple de Florence. Tu ne sembles pas voir plus loin que le bout de ton museau. Sâche que, dans mon esprit, ta tête de marbre jonche déjà le sol... mais je ne suis pas mauvais, Lion. La débauche ne m'a pas rendu aussi cruel que le temps, c'est de lui que tu dois te méfier, il est ton véritable ennemi. Il t'aura à l'usure, et, avec le plus malin des plaisirs, te délestera de cette énorme tête que tu portes sur tes épaules. Quant à moi, je m'occupe de celle d'Alexandre. Il serait très amusant que la tête du despote tombe en même temps que celle de la statue qui le symbolise. Mon vrai visage apparaîtra pendant que le tien s'écrasera sur les pavés. Enfin, tout ceci n'est qu'une question d'heures. Tâche de profiter de celles qu'il te reste...
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