Présentation - Les poèmes de Lorenzaccio

Lorenzaccio, Acte 1, scène 4

Sire Maurice déclare au duc que « les désordres de la cour irritent le pape » et qu’il doit se débarrasser en particulier de Lorenzo, son cousin et compagnon de débauche, que le peuple de Florence appelle « Lorenzaccio ». Alexandre prend sa défense et dresse de Lorenzo ce portrait :

« Allons donc, vous me mettriez en colère ! Renzo, un homme à craindre ! le plus fieffé poltron ! une femmelette, l’ombre d’un ruffian énervé ! un rêveur qui marche nuit et jour sans épée, de peur d’en apercevoir l’ombre à son côté ! d’ailleurs un philosophe, un gratteur de papier, un méchant poète qui ne sait seulement pas faire un sonnet ! Non, non, je n’ai pas encore peur des ombres ! Eh ! corps de Bacchus ! que me font les discours latins et les quolibets de ma canaille ! J’aime Lorenzo, moi, et, par la mort de Dieu, il restera ici. »

LORENZO, UN "MECHANT POETE

QUI NE SAIT PAS SEULEMENT PAS FAIRE UN SONNET" ?

Et si Alexandre se trompait une fois de plus sur Lorenzo ?

Et si l’ami cachait un ennemi ?

Et si le débauché cachait une âme en quête de pureté ?

Et si le « gratteur de papier » était un grand poète ?

On sait que Pétrarque, le maître de la poésie lyrique pendant la Renaissance italienne, a été le modèle des poètes de la Pléiade, qui ont pillé ses thèmes et ses formes d’écriture (le sonnet par exemple) …

(Photos : Petrarque - Ronsard)

On sait moins que Lorenzino de Médicis, dit Lorenzaccio, a lui-même écrit de nombreux poèmes qui ont été plagiés par de grands écrivains français : on lui doit en réalité de nombreux chefs-d’œuvre de la poésie française …