Poésie - Les fouaces de Lerné
Les Fouaces de Lerné
Au commencement de l'automne,
Les bergers de la contrée,
Pourtant de nature bonhomme,
Arrivant au marché
Et demandant des fouaces,
Eurent affaire à fouaciers loquaces :
« Fainéants, goinfres, lourdeaux,
Bergers de merde et gueulards,
Claque-dents, rustres, marauds,
Pique-assiette et vantards. »
Une jolie musique,
Poésie rustique.
Mais le berger, de fière nature,
Honnête homme nommé Frogier,
Harangua ces êtres impurs,
Leur reprochant leur agressivité
Et les mit en garde,
Il se pourrait que ça barde.
À ceci la réponse ne se fit attendre
Et Marquet, plein de malice
Lui offrit de ses fouaces tendres.
Frogier, n'y voyant le vice,
Dupé, s'approcha de Marquet,
Qui, châtieur, déroula son fouet.
Frogier, touché aux jambes, riposta.
Le gourdin fend l'air, Marquet tombe à terre.
D'autres bergers, accourus dans l'immédiat,
Firent pleuvoir les pierres.
Les fouaciers s'enfuirent, emportant Marquet.
Menaçant et maudissant, ils rentrèrent à Lerné.
Les bergers, victorieux,
Déjeunèrent ensemble, enfin,
Que ce fut laborieux,
De la fouace et des raisins.
Ceux qui, en ce moment, font la fête,
Devront cependant essuyer la tempête ...