Les Lumières tissent des liens entre Livorno et la France (suite)
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C'est à Livorno que des valeurs essentielles des philosophes des Lumières furent diffusées bien avant le 18ème siècle. Ainsi, entre 1590 et 1603, furent proclamées les « Lois livournaises » (Leggi Livornine) aussi dites « Constitution Livournaise »Constituzione Livornina). Ces lois prévoyaient l'immunité, des privilèges et des exonérations en faveur des marchands, quelle que soit leur provenance, mais garantissaient également et surtout la liberté de culte. De plus, toute personne ayant été condamnée pour des délits (à l'exception du meurtre et de la fausse monnaie) avait accès libre à la « Terre de Livourne » (Terra di Livorno). (
- « ...A tutti voi, mercanti di qualsivoglia nazione, Levantini, Ponentini, Spagnoli, Portoghesi, Greci, Tedeschi, Italiani, Ebrei, Turchi, Mori, Armeni, Persiani ed altri [...] concediamo [...] reale, libero e amplissimo salvacondotto e libera facoltà e licenza che possiate venire, stare, trafficare, passare e abitare con le famiglie e, senza partire, tornare e negoziare nella città di Pisa e terra di Livorno... »
Ces lois donneront à Livourne les caractéristiques d'une ville cosmopolite, tolérante, multiraciale et multi-religieuse. N'importe qui peut professer son culte, de nombreux édifices religieux et cimetières seront construits par les diverses communautés religieuses et étrangères de la ville : Juifs, Arméniens, Grecs, Hollandais...
C'est à Livorno que sont publiés « Des délits et des peines » (Dei delitti e delle penedes) de Cesare Beccaria en 1764 qui dénonce la peine capitale et la torture. Voltaire et Diderot défendront aussi ces positions.
« Il me semble absurde que les lois, qui sont l’expression de la volonté publique, qui détestent et punissent l’homicide, en commettent un elles-mêmes, et, pour éloigner les citoyens de l’assassinat, ordonnent un assassinat public
"Enfin le moyen le plus sûr mais le plus difficile de lutter contre le crime est de perfectionner l’éducation"
C'est à Livorno
qu'est publié le premier volume italien
de l'Encyclopédie de Diderot et D'Alembert !
Article sur Livourne dans l'Encyclopédie de Diderot et D'Alembert

C'est à Livorno en 1786 que le grand Duc Leopold 1er de Toscane instaure une mesure d'avant-garde pour l'époque, à savoir l'abolition de peine de mort ! Le 30 novembre 1786, après un moratoire de fait sur les exécutions (dont la dernière remontait à 1769), Léopold promulgua la réforme du code pénal qui abolit la peine de mort et ordonna la destruction de tous les instruments destinés aux exécutions sur son territoire. La torture fut aussi bannie. En 2000, les autorités régionales de Toscane ont institué un jour férié pour célébrer l'événement.
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