Centon - Stéphane Bataillon
Puis-je te confier un secret, participant d’un monde microprocesseur ?
C’est comme si nous étions tous en train de nous tromper. On marche comme tous les jours au cœur de la foule, en déjouant les bombes qui ne tarderont plus à ravager la ville. Il y a tous les cris. Et la fausse modestie. Face à chaque violence (qui n’épargne personne), s’encombrer de paroles. Dans ce tumulte-là, des appels au secours. Attendre les conditions. Une fois éduqué nous nous alignerons. J’hésite à déranger. Le même énervement. Pianoter l’angoisse. Ça fouine dans les recoins d’une haine recuite. Parfois elle m’étouffe. L’espace vide, il t’épuise.
Il t’épuise. Elle m’étouffe. Ironie du sort.
Soudain l’imprudence.
Lorsque les autres renoncent, s’absenter quelques temps, se redonner le temps, pour sentir d’autres choses.
Suis-moi, rencontrer le monde, en faire la conquête, larmes aux yeux.
Se taire un peu, juste t’offrir le silence, le plus heureux.
Ecoute comme les bruits ont changé,
Plus de télévision et Wifi désactivé.
Étaler l’aventure pour aimer te surprendre, t’offrir le détail qui t’émerveillera.
Devant cette évidence, nous serons comme la reine de cœur et le meilleur des rois.
Inventer les paroles de nos vies, comme le chant des oiseaux à la faveur des nuits.
Rien ne peut plus nous atteindre.
Entre nous, cela me suffit.