Centon - Gérard Le Gouic
Je voudrais que quelqu'un
se souvienne de moi.
Un jour je ne me souviendrai plus de toi.
Me faudra-t-il tout quitter,
dites-le moi, vous les arbres
que vents et pluies approvisionnent
en oracles et présages ?
Ah, dites lui que les grandes amours
reviennent à la nuit de leur premier refuge.
Qui suis-je pour cette malicieuse ?
Tout printemps m'attire.
Quelle saison fut plus universelle ?
J'ai connu des nuits mortes.
Ah, dites lui que les grandes amours
reviennent à la nuit de leur premier refuge.
J'ai rêvé cette nuit, cauchemar ou délire
que toute retraite me soit coupée.
Qu'en sais-tu de l'homme
que tu veux rejoindre ?
La fenêtre à jamais close je l'ai ouverte
aux ailes impatientes.
Les a rejointes le souffle timide
de l'âme encore présente.
Ah, dites lui que les grandes amours
reviennent à la nuit de leur premier refuge !