Rencontre avec Marie Cosnay - Mers
On n'empêchera personne de traverser les frontières, les murs. Il est donc de notre devoir d'aider les migrants.
Dans votre recueil Que s'est-il passé ?, vous faites de nombreuses références à la mer, l'océan. Cela a-t-il une symbolique particulière ?
Pour Marie Cosnay, la mer, l'océan est un besoin : lorsqu'elle se trouve dans une ville, un pays qui n'est pas à proximité de la mer elle ne se sent pas parfaitement dans son élément. Il faut dire qu'à l'endroit ou elle vit, à Bayonne, elle a tout le loisir de s'évader près de l'océan. La poétesse a également ajouté qu'elle était heureuse de faire cette rencontre à Brest comme cela elle gardait son point d'ancrage, l'océan. Marie Cosnay est très attachée à la mer et par conséquent elle n'a pas réellement pensé à une particulière symbolique, c'était pour elle " une nécessité d'en parler". Elle a cependant précisé que la mer Méditerranée avait une symbolique : celle du monde antique quelque peu mythologique avec un aspect aussi contemporain.
Vous intéressez- vous aux enjeux de l'accueil des migrants ? A votre avis, la France doit-elle accueillir les migrants ?
Marie Cosnay a répondu par un " Oui ! " évident. La poétesse est très sensible à l'arrivée des migrants et elle fait tout son possible pour les aider, recueillir leurs témoignages et écrire sur eux, leurs histoires. Elle nous raconte sa rencontre avec un jeune camerounais qui a passé 6 ans de traversée pour arriver en Espagne. Tout ce temps, pour elle, c'est fou. Elle ajoute à notre attention que les migrants sont obligés de fuir leur pays car ils n'ont pas le choix à cause notamment de la guerre. "On n'empêchera personne de traverser les frontières, les murs... Il est donc de notre devoir de les aider". Marie Cosnay se montre plutôt optimiste quand à l'avenir de l'accueil des migrants, elle est convaincue que les choses vont s'améliorer car elles y sont obligées. Elle se souvient d'une citation : " Nous sombrerons ensemble ou nous deviendrons ensemble " qui résume très bien ses idéaux.
D'ailleurs vous ne répondez pas à la question de votre recueil, "Que s'est-il passé ?" Pourquoi cet homme dont on ne connait presque rien a disparu ?
Elle nous répond tout d'abord que la question du titre s'est posée bien après l'écriture, au moment de l’édition. Le titre s'est ensuite imposé de lui- même mais au départ la question était plus familière. Qu'est ce qui s'est passé ? revient sur plusieurs pages et est une formulation plus courante à l'oral. Marie ajoute évidemment que son recueil traite d'une séparation amoureuse et qu'elle n'a pas de réponse à la question car cela nous dépasse. A quel moment arrêtons nous d'aimer ? Car finalement "l'homme qu'on rencontre et qu'on fini par connaitre reste toujours inconnaissable, qui est l'autre, qui je suis ? " Voilà les questions qui ont amené Marie Cosnay a traiter de ce qu'il s'est passé. Sans trouver de réponse.