Imitation - Antoine Mouton
Le racisme n'est pas de la nourriture mais certains en mangent quand même. Ils dévorent ce sentiment de supériorité, se délectent de son pouvoir, se lèchent les babines de sa méchanceté et de sa bêtise. Les palets de ceux sous lesquels le racisme s'est caché pointent du doigt les affamés. Mais les affamés sont libres. Les affamés aiment. Les affamés protègent. Les affamés sont comblés. Les affamés sont repus de la diversité de leur assiette. Les rassasiés, eux, meurent de la pauvreté de leur assiette. La bouche dans laquelle s'est logé le racisme crie des injures. Le racisme s’engloutit et se déglutit instantanément. Il y a de ces nourritures détestables à regarder, vomissables à entendre. Il doit être indigeste. Le racisme.