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Publié par Adèle

Enjeux - Timon\Titus

      Dans le cadre de nos cours de français, les premières ainsi que les terminales de la section littéraire du lycée moderne et classique de l’Iroise ont eu l’opportunité d’assister à la représentation théâtrale de Timon\Titus le mercredi 18 octobre 2017 au Quartz. Cette pièce est imaginée en lien avec les deux œuvres suivantes de William Shakespeare, auteur de nombreuses comédies, tragédies, poèmes ( … ) : Timon d’Athènes et Titus Andronicus. Le sujet principal de ce spectacle, présenté par le collectif OS’O est : « doit-on payer nos dettes ? » C’est en fait une question très difficile à aborder à laquelle il est compliqué de donner une réponse claire et précise. Cette pièce présente donc un certain enjeu vis à vis des réponses qu’elle apporte à cette interrogation.

 

      Comme je viens de l’évoquer, une question très importante à été soulevée dans la pièce :« doit-on payer nos dettes ? ». Au travers de ce sujet, on s’interroge sur l’origine des dettes : sont-elles apparues avec la création d’une valeur monétaire ? L’argent a-t-il engendré les dettes ? Plusieurs avis sont présentés pour tenter de répondre à cette question en se basant sur un principe, le fait de s’en vouloir, ou pas, dans un cas de non remboursement de la dette ... Différents points de vues sont adoptés par les personnages et la pièce tente de répondre une première fois à cette question en ne séparant point dettes morales et dettes monétaires.

 

      La pièce, basée sur un débat au sujet des dettes, présente dans un second temps une autre approche de la question : la présentation d’une situation de lecture d’un testament à la suite du décès d’un père de famille. Cet homme avait des enfants reconnus d’un côté, mais aussi deux enfants inconnus des autres et, ces deux groupes de frères et sœurs ne présentent pas du tout le même avis au sujet de leur père. Les premiers haïssent un personnage dur, qui leur a imposé une éducation très rigide, les autres parlent d’un homme peu présent mais très gentil et à l’écoute. C’est à ce moment de la pièce que l’on se rend compte que les dettes monétaires sont une chose car le testament présente le lègue de la demeure familiale; cependant les dettes morales sont tout aussi importantes, c’est la raison pour laquelle les enfants qui ont vécu avec une personne dure et qui l’ont soutenue au cours de sa décrépitude, pensent mériter la demeure plus que qui que ce soit d’autre.

 

      Les dettes monétaires sont théoriquement tout à fait remboursables, cependant les personnages de la pièces expliquent à la fin qu’il est peut être plus simple de séparer dettes monétaires et dettes morales. Un exemple marquant est évoqué, à savoir le soin qu’un parent offre à son enfant au début de sa vie. Imaginons une présence quotidienne auprès d’un enfant lors des trois premières années de sa vie : l’enfant devrait-il à son tour offrir une présence quotidienne auprès de la personne durant trois ans à la fin de sa vie ? Cependant la personne au bout de trois ans n’aurait-elle plus le droit à la présence de son enfant ? Est-ce elle qui aurait à son tour une dette si l’enfant restait plus encore ? Que faire ?

 

      Aucune réponse précise, aucune recette miracle n’est donnée au cours de la pièce, seulement des avis et des illustrations. Libre à chacun de répondre à cette interrogation essentielle de la vie d’un homme. La pièce présentait extrêmement bien les cas de figures et les avis de chacun pour nous aider à y réfléchir. C’est donc un privilège que d’avoir pu assister à cette représentation. Les comédiens fournissent sur scène une très belle interprétation, vivante et émouvante tout au long du spectacle.

 

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