Jugement - Espaece
Espaece
d'Aurélien Bory
La pièce de théâtre "Espaece" est pour moi une très bonne pièce, d'une part parce qu'elle est très bien jouée et transmet des émotions mais d'autre part parce que celle-ci procure un jugement subjectif aux spectateurs, certains verront en elle une pièce qui parle de la 2nd guerre mondiale, d'autres ne verront que de la danse et du chant, moi j'y vois une horloge.
Dès le début de la pièce tout m'a ramené à une pendule, au temps qui passe, à la vie telle que nous la connaissons.
Tout d'abord, au début de la pièce des barres de métal sont descendues du plafond pour rester à quelques mètres du sol, ces barres se balançaient de gauche à droite et les acteurs avançaient et reculaient grâce à celles-ci, quand j'ai vu l'apparition des barres j'ai directement pensé à la naissance, puis le balancement m'a ramené à la vie. Quand j'ai levé les yeux plus haut vers le plafond j'ai pu remarquer que tout en restant perpendiculaire, les cordages qui tenaient les barres s'entremêlaient lors des balancements. Cela m'a fait penser aux gens que nous croisons dans la rue, nos vies sont toutes plus ou moins étroitement liées mais jamais nous ne serons à quel point car nous nous croisons seulement, sans se toucher, sans se parler. Après ça, les barres sont remontées, la mort est arrivée. Le décor principal de la pièce était une sorte de grand mur gris qui tournait. Les acteurs jouaient avec ce mur comme nous pouvons jouer avec la vie, le temps tournait tel le mur du décor. A la fin, mon idée d'horloge fut comme confirmée, je ne voyais plus que ça, dans les dernières dix minutes de la pièce un acteur a dessiné une sorte de cercle vert fluo avec ses mains, son bras faisait le tour du cercle, telle une pendule, d'autres acteurs traçaient des lignes droites avec leurs mains, ces lignes-ci m'ont ramenée aux écrans des hôpitaux qui montre que si la ligne est droite la personne est décédée. A un autre moment, un des acteurs escaladait le mur gris, cela m'a ramené au fait qu'il fallait gravir la vie pour sortir indemne des obstacles.
J'ai aussi aimé cette pièce parce qu'elle est vraiment travaillée, par exemple au début de la première scène les acteurs jouent avec des livres pour former des mots, et quand on regardent attentivement nous pouvons nous apercevoir que les acteurs portent tous des gants noirs qu'ils enlèverons après, ils voulaient sûrement centrer toute l'attention sur les livres et non sur leurs mains, et je trouvais justement intéressant de donner de l'importance à ce genre de petits détails que la pièce nous offrait.