Petite virée parisienne…
i-voix à Paris
Attention, avertissement pour le lecteur paresseux : accord parental souhaitable.
Sur le coup de huit heures moins le quart, tout le monde reuni au pas de course, la zen Juliette, la femme de shrek que je forme et la dynamique proviseur adjointe, dans le hall du secretariat lyceen. Je laisse mes petits camarades, pour qui j ai une pensee grandement compatissante, se diriger d un pas lent vers un bac blanc philosophique sur l air de la marche funebre. Gare au lynchage au retour!
Départ en fanfare avec la proviseur adjointe dans son gros 4x4 B… gris qui croise la longue berline M… blanche de notre très chère professeur historique qui nous souhaite bon voyage. Vive incursion dans la jungle urbaine que forme Brest en travaux, accompagnée de la voix coincée du GPS, le grand MLB saute dans la jeep d’un pas agile et béquillé, et hop, direction Guipavas dans un début d’Aube.
MLB reçoit son trône roulant avec chauffeur, un accès prioritaire en prime, nous passons les contrôles où il faut presque se mettre à poil, grands terroristes poétiques que nous sommes, et embarquement immédiat pour la capitale. Baptême de l’air et de Paris pour ma part, nous quittons le plancher des vaches bretonnes dans d’excellentes conditions, même si le moins quatre degrés de Celsius parisien nous fait un peu frémir d’avance. Au passage, les très sympathiques hôtesses et stewards félicitent l’ensemble des élèves de I-voix pour l’Oscar Ministériel obtenu, puisque c’est surtout le but du voyage. L’occasion de nous faire redescendre sur terre, et Juliette et moi révisons anxieusement le speech que nous aurons à déclamer.


Départ en fanfare avec la proviseur adjointe dans son gros 4x4 B… gris qui croise la longue berline M… blanche de notre très chère professeur historique qui nous souhaite bon voyage. Vive incursion dans la jungle urbaine que forme Brest en travaux, accompagnée de la voix coincée du GPS, le grand MLB saute dans la jeep d’un pas agile et béquillé, et hop, direction Guipavas dans un début d’Aube.
MLB reçoit son trône roulant avec chauffeur, un accès prioritaire en prime, nous passons les contrôles où il faut presque se mettre à poil, grands terroristes poétiques que nous sommes, et embarquement immédiat pour la capitale. Baptême de l’air et de Paris pour ma part, nous quittons le plancher des vaches bretonnes dans d’excellentes conditions, même si le moins quatre degrés de Celsius parisien nous fait un peu frémir d’avance. Au passage, les très sympathiques hôtesses et stewards félicitent l’ensemble des élèves de I-voix pour l’Oscar Ministériel obtenu, puisque c’est surtout le but du voyage. L’occasion de nous faire redescendre sur terre, et Juliette et moi révisons anxieusement le speech que nous aurons à déclamer.
Boum, nous atterrissons à Orly, taxi jusqu’au cœur de la capitale, circulation fluide, tous les fronts collés aux vitres devant un Paris artistiquement architectural et monumental. La rue des Artistes porte I-voix à sa consécration. Au détour d’une avenue, vlan, la tour Montparnasse, je me crois à New York. Mme Kerhoas nous sert de guide. Après que le chauffeur a râlé après une petite T… noire qui bouchait la rue, il nous pose dans une petite brasserie parisienne décorée cinématographiquement, un Chaplin dans un coin, un Gone with the wind, dans l’autre. (Notons au passage qu‘une andouille est allée jusqu’à Paris pour boustifailler une crêpe au chocolat ; je dirais pour ma défense personnelle que je suis une grande Bretonne sentimentale.) Si le détail du menu intéresse quelqu’un, qu’il joigne un commentaire ci-dessous.
Mme Kerhoas, moi-même et Juliette, en individus féminins que nous sommes, abandonnons lâchement MLB au comptoir du café avec de la lecture, pour courir Paris.
Nous croisons une petite manifestation carrée de maires, ainsi que l’endroit où peu de temps avant, avaient manifesté des sans-papiers parqués, dont il ne reste que les banderoles. Le but de notre visite, banderole sur l’ouverture Européenne, nous reste légèrement sur le travers de la gorge à cet instant.
Il ne fallait pas avoir cette pensée précédente, une voiture à plaque verte manque de nous ratatiner sur la chaussée. La proviseur adjointe nous sert de guide. Nous croisons quelques ministères encore, ainsi que la grosse Assemblée Nationale en colonnes. À son angle, la fière Dame de fer nous montre un bout de sa parure d’acier. Rencontrer ce magnifique truc boulonné, dont le visage est figé partout dans photos et films, est assez surréaliste. Un petit pont sur Seine franchit, au dessus de péniche habitées, en face d’un autre pont à la mode Aristochat, avec dans le grand lointain Notre Damoiselle de Paris, la célèbre avenue à l’Art Triomphant entraperçue, et nous sommes sur la place Vent d’hommes. Comme vous pouvez le constater, dur de savoir où donner de la tête. Et d’ailleurs sur la fameuse place, devinez quoi, une statue avec gravée dessus « Brest ». Un point pour la mangeuse de crêpes.
Puis nous nous enfoncons dans les venelles du fric chic parisien, le dome des galeries LaChaussette, pardon LaFayette, dans le lointain. Paris n est-il pas la capitale de la mode ? Nous regardons du verbe regarder et non entrer , boutiques et halles dorees, de souliers vernis à robes griffees, sous-titres de minuscules etiquettes noires à trois ou quatre, voire cinq chiffres. N'ayant pu embarquer avec nous la carte bleue du lycee, on se demande pourquoi, nous passons notre chemin. Apres etre redescendues sur terre, l'euphemisme Sans Domicile Fixe personnifie sur la place Vendome, prises de culpabilite, nous regagnons au pas de course le petit bar ou nous avons abandonne MLB. Contrairement a ce que nous pensions, il ne s'est pas rempli de cafeine en nous attendant. Et c'est zen mais rapidement que nous nous rendons au ministere de l'education nationale etc.
Petite étiquette « visiteurs » orange fluorée de collée sur le front, passage au vestiaire, puis une salle pas très grande, ce qui diminue le stress des deux « speecheuses », où nous rencontrons les organisateurs d’ etwinning. Nous posons nos séants ravis sur des feuilles « lauréats du concours », et ça commence naturellement, ponctué de discours saucés et de flash argentés. Puis tour à tour, les autres lauréats présentent leur projets. En fait, il y a trois catégories : primaires, collèges et lycées. Dans chaque catégorie un troisième, deuxième et premier prix. Plus un prix hors concours. Sachant que la température était de vingt six degrés Celsius et que la vitesse du vent était nulle, combien de projets ont ainsi été présentés ? Littéraires, pour parer à toute éventualité de méningite, sortez votre calculette.
Dix projets, en comptant le notre (applaudissez la modique L, bande de S!) ont donc été présentés. Tous étaient intéressants, et tous étaient ouverts à l’Europe en passant par l‘outil informatique, et certains cumulaient même cinq nationalités, dans la catégorie primaire en plus. Ça n’enlève rien à notre petit échange franco-italien, même s’il a un peu rougi sur le coup. Mention spéciale aux deux petits clowns qui venaient de Réunion, qui nous ont enchanté avec leur projet sur les contes de cinq pays différents, présenté avec classe et tchatche. Ils iront loin, ces petits. Le projet hors concours, la création à plusieurs d’une histoire imaginaire ayant trait avec Anne Frank, je crois, était très intéressant aussi. Il y a eu également deux projets sur la mesure de la circonférence terrienne grâce à des ombres, du soleil, un solstice et Erathostène (le cauchemar des petits secondes littéraires dans l‘âme) en collaboration avec plusieurs pays. Une frise historique, la création d’un petit film avec des photos et effets visuels, une étude sur les arbres européens, un forum franco-turc, une collaboration franco-italienne sur l’environnement… Les sujets étaient très variés.
Et vient le tour de notre bébé.
Pression, mains tremblantes, arythmie cardiaque, Juliette avale ses feuilles, le représentant écorche mon nom, la proviseur adjointe nous rassure, MLB béquille à la régie pour le déroulement technique des opérations…
Contre toute attente, ça se passe bien. Il faut dire que MLB a créé un formidable diaporama, que Juliette arrive à insuffler un très bon dynamisme à la présentation, que ma voix d’un demi décibel est amplifiée par le micro et que l’auditoire est captivé par les articles du blog I-voix.
À tel point que le diaporama défile trop vite à leur goût et qu’ils n’ont pas le temps de lire tout. Ils sont donc invités à continuer leur lecture directement sur le net. Et voilà.
Remise des prix s’en suit, deux cartons signés de la main ministérielle, deux sacs de toile i-twinning à partager en trente petits bouts, deux blocs notes et deux boites de bonbons i-twinning. Le représentant nous qualifie même de « fiers bretons », et nous irréductibles gaulois, nous rendons compte que nous avons oublié nos bigoudens pour la photo.
Et un petit buffet copieux, où le blog i-voix reçoit éloges et compliments. Je précise que les photographies où l’on peut nous voir en possession de coupes remplie d’un certain liquide jaune pétillant, sont des fausses.

Nous ressortons du ministere, Juliette a le privilege de photographier une belle salle doree apres avoir failli se faire arreter pour espionnage, et il reste plus d'une heure trente. MLB investit un cafe parisien de son plein gre, enfin j'espere, et laisse ces dames en balade. À ma grande faute, nous gagnons un magasin typiquement parisien a plusieurs etages qui melent prix exorbitants et abordables, et je plonge dans le piege en achetant quelques petits souvenirs, Juliette devient un radar a escalators. Il est deja temps de repartir et nous regagnons en toute hate MLB, la proviseur adjointe semble etre dotee d'un GPS interne pour arriver a retrouver le cafe dans un Paris by night. Le charisme charismatique du professeur a attire de la compagnie, et nous retrouvons attables avec lui les organisateurs d'etwinning. Puis nous sifflons un taxi dore, et c'est un Paris bruyant de bouchons et feerique de nuit que nous decouvrons. La tour Montparnasse illuminee surplombe la route, et c'est deja un « au revoir ».
Nous retrouvons Orly l’aéroport, bondé cette fois, attrapons un sandwich au vol, MLB récupère son trône à roulette, nous le prenons en photo et il nous offre exprès sa plus belle tête de martyr. Seulement voilà, il nous précise qu’il n’a pas signé une autorisation pour la publication de photo. Juliette et moi travaillons actuellement à la reproduction de sa signature. Nous repassons les contrôles paranoïaques, à juste titre peut-être, mais le jour où ils nous feront passer une coloscopie n’est sans doute pas loin, et nous embarquons, fatiguée et décollons et volons, enfin surtout l‘avion. Je garde en tête l’image surréaliste d’un Paris illuminé qui devient minuscule, grand écrin noir de petites rivières de perles d’or, avec au milieu une mini Tour Eiffel dorée, qui promène un faisceau blanc.
Le retour s’est passé très vite, ponctué d’un « Mesdames et Messieurs, nous allons traverser une zone de turbulences, veuillez regagner vos sièges. Ladies and Gentlemens… », digne des films catastrophes, mais après cette journée surréaliste, plus rien n’était étonnant.
À l’aéroport, une espèce de molosse armé d’un pistolet nous a sifflé et aboyé nos papiers, comme nous étions sortis en dernier. Effectivement, nous avions l’air de clandestins bretons et l’employé de l’aéroport qui était avec nous poussait MLB devait sûrement être un faux monsieur de l’aéroport. Heureusement que nous avions bien ces résidus de papiers plastiqués qui donnent le statut d’êtres humains… bref, petite "gueulante" personnelle.
Et voilà, fin de cet incroyable voyage pour ma part. J’espère que tous le monde est bien rentré et a pris autant de plaisir que moi, un grand merci à madame la proviseur adjointe pour nous avoir permis d’embarquer dans cette expédition et de nous avoir servi de guide, à la chouette Juliette pour toute sa gentillesse et sympathie, et bien sûr au passionné mais béquillé MLB pour être ce qu‘il est.
Ouh pinaise, c’est bien long tout ça. Alors merci aussi aux lecteurs rescapés qui sont arrivés à cette dernière ligne.
Pour toute remarque ou suggestion, veuillez vous adresser a l'hospice le plus proche. Mes camarades qui n'ont pas echappe au bac philosophique ont reussi a me mettre la main dessus.