Selfie de poème - Marizibill
Marizibill est un poème issu du recueil Alcools de Guillaume Apollinaire, à la page 94 pour la collection "étonnants classiques".
Moi, Marizibill, d’Alcools, dirai, sans chercher à me vanter, seulement dans un but d'honnêteté, que je suis le plus beau poème du recueil. Peut-être même de la langue, en toute modestie. Je pense que c'est une évidence.
Cela peut s'observer d'abord de par ma structure : trois quintiles composé exclusivement d'octosyllabes ce qui rend ma lecture très agréable sans regarder mon contenu.
Si l'on s'attarde sur ce dernier, on comprend que je parle d'une attentive qui faisait le trottoir dans la Haute-Rue à Cologne, cette fille de joie est asiatique et mignonne. Elle a été ramenée en Europe par un proxénète (probablement par amour ou bien de force) bien qu'elle se soit prostituée déjà en ses terres. Cet homme, comme la plupart des hommes de ce monde, est profondément cupide, vivant pour l'argent sans s'intéresser aux autres autrement que pour leurs biens. Cet homme est un « juif », soit un habitué à l'immigration qui va piller son employée sans vergogne. Cette femme, pourtant si belle, noie son chagrin, dû à sa misère, dans la boisson chaque soir.
Je suis en plus omniscient, ce qui me rend encore plus intéressant. J'ai alors une vision des autres différente, étonnante, et pourtant si fascinante, brillante, séduisante que je deviens évident. Je raconte la misère de cette pauvre âme, une histoire qui, de coutume, doit se taire mais que je raconte pourtant, et en toute délicatesse, ce qui me rend, en plus de réussi, sublime, magnifique, époustouflant.
SELFIE MUSICAL
Composition instrumentale
inspirée du ressenti du poème :
Composition instrumentale du ressenti du poème
Elle allait et venait le soir
Offerte à tous en tout mignonne
Puis buvait lasse des trottoirs
Ces vers, à mes yeux, sont les plus beaux et les plus intéressants de tout mon être car ils expriment ce qui doit être passé sous silence, caché et camouflé pour que personne ne sache les maux du monde. Ainsi, le mot « Offerte » est, parce que je l'ai choisi, le plus idoine pour démasquer l'enfer sur Terre. Le vers qui suit vient montrer la force de cette femme qui vit dans les limbes quotidiennement, et le courage qu'elle tire de la boisson. Déjà ivre de douleurs, elle s'enivre d'oublis. Je crois que ces vers font bel et bien 90% de ma beauté et, me connaissant, ce n'est pas rien.
SELFIE VISUEL
On peut voir que cette photo est un montage composé de plusieurs selfies de moi qui évoluent avec le temps.
Dessus, on remarque d'abord que je suis sur la paille, littéralement, ce qui vient refléter la vie de l'attentive.
Par ailleurs, on observe un leurre semblable au maquereau pour cette fois-ci rappeler le proxénète. Évidemment, on voit près du 'maquereau' quelques billets tandis que loin de lui apparaissent quelques pièces, laissées pour la fille de joie.
D'autre part, on observe une bouteille d'alcool cachée sous la paille, car je ne peux pas nier que la mignonne a besoin de courage.
En plus, il y a un cœur dessiné et qui s'ouvre à moitié, pour parler de tous : le proxénète, son employée, les clients et tous les autres.
Finalement, on voit qu'avec le temps, je me ternis, ou plutôt c'est ce qui arrive à la prostituée : elle n'est plus elle-même, elle se perd dans la noirceur de son quotidien mais cette variation correspond également aux sentiments qui varient, se délitent, s'étiolent et disparaissent ; ils sont un courant d'air qui fermerait un cœur.