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Publié par Simon

Selfie de poème - Clotilde

Guillaume Apollinaire

Alcools, page 90 : Clotilde

 Je ne me présenterais jamais comme le poème le plus beau, ou je ne sais quoi encore, la beauté est bien trop subjective pour cela. Mais je ne peux nier qu'en effet, je possède quelques atouts forts profitables. 


Premièrement, je suis court. C'est surprenant de voir ça comme une qualité ; je suis accessible, simple, mais je n'en suis pas moins complexe pour qui voudrais essayer de me déchiffrer. 


Ensuite, il est vrai, je me considère comme musical. On aime m'entendre parler, après tout, je suis construit d'une manière bien surprenante. Je suis en effet composé de quatre strophes, qui comptent chacune trois heptasyllabes, suivis d'un octosyllabe. C'est cette particularité qui fait ma beauté.


Le jardin qui me plait tant, c'est l'endroit ou se rencontrent toutes mes émotions, ou elles s'entrechoquent, elles se bousculent. Et ce jardin, je vous y laisse accès, je vous livre mes plus profonds sentiments, et c'est en ça que je suis beau, je vous fait confiance, vous êtes mon confident, alors écoutez attentivement  ce que j'ai à vous dire.


Je suis beau, mais tout aussi intéressant. Je vous dis ce que vous voulez entendre, je parle d'amour, de mélancolie. Mais derrière cette apparentes simplicité, je cache un message bien plus fort. Je suis mal aimé, je cède à la mélancolie, et quand je trouve enfin l'amour, ce dernier reste éphémère et disparaitra au soleil levant. Et même si je sais que ce sentiment me fera inéluctablement souffrir, je continue, car c'est pour moi  une fatalité. Je ne fait que dire que je veux me détacher de cette ombre, que je veux rompre avec la sensation du mal aimé, mais je n'y parviens pas. Cette femme m'est indispensable. 


Vous commencez à comprendre en quoi ma simplicité n'est que de surface, non ? 

Et je ne vais pas vous en dire plus, car mon dernier point est le plus important, c'est ce dernier qui fait de moi un si beau poème : Lisez-moi, et comprenez-moi comme vous le souhaitez, reconnaissez-vous en moi, imprégniez-vous de ce que j'ai à vous dire et sortez en grandis, car après tout, peux être que mon jardin ressemble en bien des points au vôtre, vous ne pensez pas ? 

Il y vient aussi de nos ombres
Que la nuit dissipera
Le soleil qui les rend sombres
Avec elles disparaîtra

Guillaume Apollinaire, Alcools, page 90 : Clotilde

 Ces vers sont les plus beaux de moi-même car ils représentent parfaitement ma pensée : L'amour est bel et bien éphémère, et il le sera toujours. Cette ombre qui m'est si chère disparaitra la nuit tombée, mais je continue de m'y accrocher, car j'en ai besoin, j'ai besoin de cette ombre. Ces vers représentent parfaitement la fatalité, non pas la fatalité de l'amour qui amène à la souffrance, mais de la souffrance qui amène à l'amour : Je souffrirai constamment, mais je continuerai de chercher mon ombre, de chercher cette Clotilde qui m'est indispensable. 

Selfie de poème - Clotilde

 Ce selfie me permet d'exprimer tout ça en forme d'image, de clarifier mon propos. Cette image me permet de dire qu'il m'est indispensable de trouver cette ombre si chère pour reconstruire un cœur déjà brisé par la nuit, que je m'accroche à cette parcelle de lumière pour faire éclore cette ombre, cette ombre qui disparait quoi qu'il arrive dans la nuit noire, mais cette ombre qui s'accompagne toujours du cœur qu'il me manque. Avec ce selfie, j'ai voulu exprimer ma forte volonté de rattraper cette ombre qui s’enfuit vers la nuit, de rattraper ce morceau de moi que cette ombre garde dans sa chute, et cette lumière qui semble bien insignifiante sans l'ombre qui la composait.

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