Playlist - Yoann Thommerel
Mon corps se lève tard. Mon corps mange des con flakes. Mon corps se recouche. Mon corps se rendort. Mon corps se réveille à pas d'heure. Mon corps s'habille n'importe comment. Mon corps regarde le temps qu'il fait dehors. Mon corps décrète que c'est un temps à ne rien faire. Mon corps s'étire de tout son corps. Mon corps s'observe dans la glace. Mon corps se demande s'il n'est pas un peu trop mou. Mon corps s'en fout. Mon corps allume la télé. Mon corps hausse les épaules (...) Mon corps s'allonge sur le sofa. Mon corps regarde mon téléphone. Mon corps s'étonne que personne ne m'ait appelé. Mon corps aime l'idée qu'on est pu l'oublier...
Mon corps n'obéit plus de Thommerel, poème Mon corps n'obéit plus
Ce poème, commençant à la page 43 du recueil Mon corps n'obéit plus est très intéressant.
En effet, Thommerel parle de son corps à la troisième personne, et ne s'inclut que très rarement dans celui-ci. Ainsi, ce poème nous fait ressentir une sorte de mal-être, comme si l'âme était détachée du corps, comme si l'un n'était pas lié à l'autre. Ainsi, on peut interpréter ce poème de la manière suivante : le mal-être. Celui d'être dans un corps que l'on aime pas, celui de se sentir hors de celui-ci. Vous savez, c'est un peu cette sensation que vous avez lorsque vous mettez l'un de vos vieux vêtement, troué et taché, parce que les autres sont à laver. Mais que vous n'avez pas le choix ! vous devez porter ce vêtement ! Parce que tout les autres ont déjà été pris. Alors, vous ne vous sentez pas vraiment à votre aise. (Bon... Cette hyperbole est vraiment très exagérée, je vous l'accorde.)
Mais à ce moment précis, vous trouvez tout le monde bien plus supérieur à vous. Vous voyez ces gens partout ! même dans vos céréales ! vous voyez leurs bras, leurs jambes... (voir image) mais vous essayez de vous conforter en vous disant que de toute façon "sortir c'est pour les nuls", comme le dirait Angèle, et rassurez vous, on vous a oublié.
Mais, de la même manière, chacun peut connaître ce sentiment de déprime, sans forcément de raison apparente. Parfois, ce mal-être nous empêche d'être nous même, ou de pouvoir faire ce qui nous chante.
Et "c'est les matins comme ça qui (nous font) pleurer" au moment où on mange nos corn flakes...(voir image) Comme dirait la chanteuse Angèle...