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Publié par i-voix

Nous n'avons fait jusqu'ici qu'interpréter la littérature, il s'agit maintenant de la transformer.

Gérard Genette (Nouveau Discours du récit)

L'activité critique consiste à considérer les œuvres comme inachevées.

Michel Butor (Répertoire III)

De nouveaux dénouements pour Le père Goriot !

 

Aurions-nous sauvé

Eugène de Rastignac ?

 

A l'instar de l'essayiste Pierre Bayard, les lycéen.nes i-voix ont pratiqué la "critique interventionniste". En l'occurrence, il s'est agi de réécrire l'excipit du Père Goriot d'Honoré de Balzac (1834-1835). 

 

Le jour tombait, un humide crépuscule agaçait les nerfs, il regarda la tombe et y ensevelit sa dernière larme de jeune homme, cette larme arrachée par les saintes émotions d'un coeur pur, une de ces larmes qui, de la terre où elles tombent, rejaillissent jusque dans les cieux. Il se croisa les bras, contempla les nuages, et, le voyant ainsi, Christophe le quitta.

Balzac (Le père Goriot)

Que pense Eugène de Rastignac à ce moment crucial de son parcours ? Quel choix de vie sera le sien ?

Voici quelques exemples de ces cas de conscience littéraires : de l'écriture empathique aux enjeux éthiques....

 

De nouveaux dénouements pour Le père Goriot !

Rastignac, resté seul, tenta de se souvenir de tout ce qu’il avait appris de la société parisienne depuis qu’il logeait à la pension Vauquer. Les paroles de Vautrin lui revinrent : « L’honnêteté ne sert à rien. » Malgré tous ses efforts pour rester le plus pur, possible il lui semblait à l’instant même voir son innocente jeunesse mourir devant ses yeux. Que faire à présent ? Il jeta un coup d’œil à la tombe misérable et pensa à ce pauvre père Goriot mort et enterré comme un chien, lui qui avait toujours été bon et honnête. La soif de revanche envahit tout son être et il sentit quelque chose de démoniaque naître en lui. Puis il leva les yeux vers le ciel et tenta de se raisonner. La richesse et le pouvoir en valaient-ils la peine ? Vendre son âme au diable, était-ce là le prix d’une vie décente et ambitieuse ? Ce le bougre de Vautrin aura eu raison de moi, se dit-il.

 

Et il se dirigea d’un pas déterminé vers la ville, un rictus au coin des lèvres et le regard menaçant. Il lui fallait retrouver Vautrin à tout prix.

 

(Véra de Balzac)

 

De nouveaux dénouements pour Le père Goriot !

 

Rastignac, resté seul, réfléchissait. Plus il pensait au père Goriot et à son misérable enterrement, plus son ambition grandissait. « Jamais je ne serai comme ça, jamais je ne finirai pauvre et seul », pensait-il. Il jeta un dernier coup d’œil sur la tombe, et cette tombe qui ne recevrait aucune visite dans le futur, qui resterait vide,  devint sa plus grande peur. Il commença se sentir angoissé, car il ne voyait pas de solution pour sortir de la misère qui lui était destinée. Dans sa tête, les événements des derniers mois repassaient en boucle : les moments passés à côtoyer la haute société parisienne, la vie à la pension, les conseils de Vautrin… Puis il eut une révélation : c’en était fini de s’apitoyer sur son sort, de demander de l’argent à sa famille, désormais il avait seulement besoin des femmes de Paris qui lui ouvriraient les portes de la richesse et du pouvoir. Il repensa aux conseils de Vautrin et de Madame de Beauséant qui lui disaient de se trouver une femme à séduire pour entrer dans la société et il pensa : « pourquoi se limiter à une seule femme quand on peut en avoir plusieurs et donc multiplier les opportunités de devenir l’homme le plus puissant, le plus riche de Paris ? »

 

Et Rastignac s’en alla après s’être promis de retrouver Victorine Taillefer le lendemain, de retourner voir Madame de Nucingen le surlendemain et de pouvoir assister à tous les bals parisiens afin de trouver le plus de prétendantes possibles.

 

 

(Emma de Balzac)

 

De nouveaux dénouements pour Le père Goriot !

 

Rastignac, resté seul, se perdit dans ses pensées. « Comment ai-je pu en arriver là ? Paris, cette ville qui me semblait si belle, m’apparaît désormais comme la ville du vice. Toute ma jeunesse, j’ai été destiné à de grandes études pour sauver le nom de ma famille. Mais il a fallu que mon ambition soit trop grande et me pousse à faire des choses inconsidérées. Ma maladresse m’a fermé les portes d’Anastasie. J’ai dû voler ma mère et mes sœurs, et pourquoi ? Pour vivre une brève illusion avec Delphine. Ces portes du grand monde sont fermées pour les gens comme moi, mais je compte bien être l’exception, l’être à part. Mon ambition sera mon arme. Nul ne pourra m’arrêter. Vautrin avait raison : les honnêtes hommes ne peuvent réussir dans la vie, seul le vice me permettra d’atteindre mon but. Désormais, à nous deux ! »

 

Et comme pour se prouver à lui-même et au monde la fureur de son ambition Rastignac alla dîner chez Madame de Nucingen prouvant que nul homme n’avait besoin d’amour pour réussir, uniquement de manipulation et d’argent.

 

(Ameline de Balzac)

 

 

De nouveaux dénouements pour Le père Goriot !

 

Rastignac se perdit dans ses pensées. "Christophe est parti, je suis seul. Il faut que je bouge. Rester près de cette tombe ne sert qu’à ressasser les pires souvenirs.  Paris s’étend devant moi en contrebas. Quelle tristesse, quelle déception, quelle horreur ! Quelle ville ignoble, quelle infâme société ! C’est le pire des mondes que celui des Grands, c’est le vice et l’hypocrisie ! Et ce pauvre père Goriot, humilié et tué par ses propres filles, abjectes ! Le tout est maintenant de jouer fin. Qui pourrait de la baronne ou de Mademoiselle Taillefer m’apporter le plus ? Chez Madame de Nucingen, c’est la haute société, la Gloire, c’est briller dans le vice. Avec Mademoiselle Victorine, c’est la richesse et la vertu, mais adieu le renom. Il faut que je trouve que faire du temps qui m’est maintenant imparti."

 

Et pour premier acte du reste de sa vie, Eugène retourna rue Neuve-Sainte-Geneviève pour écrire  une lettre à Mademoiselle Victorine Taillefer.

 

(Gaëlle de Balzac)

 

De nouveaux dénouements pour Le père Goriot !

 

Rastignac, resté seul, observa le ciel encore quelques minutes. Ses pensées se bousculaient. Fallait-il être bon ? Fallait-il être sans pitié ? Fallait-il continuer de croire en l’humanité ? Fallait-il vivre dans la malhonnêteté ? Rêver ? Ou agir ? Il fit quelques pas vers le haut du cimetière et vit Paris d’un œil sinistre. Dégoûté de l’espèce humaine éblouie par l’argent et la fortune, il contempla les hauteurs de Paris et se sentit différent à l’écart de la monnaie, de l’argent qui pullule et affecte l’homme, qui d’origine n’est pas mauvais. Mais il ne voulait pas vivre une vie d’animal. Il ne voulait pas souffrir comme le père Goriot avait souffert. Et si pour cela il fallait être corrompu, vide de valeurs et de bonté, alors il le ferait. Il gonfla le torse et d’une voix déterminée dit ces mots grandioses : « A nous deux maintenant ! »

 

Et il alla dîner chez Madame de Nucingen.

 

(Ilona de Balzac)

 

 

De nouveaux dénouements pour Le père Goriot !

 

Seul face à ses pensées, Rastignac se remémora la vie du père Goriot, la vie de celui qui avait tant donné à ses filles. Il repensa à la première fois où il avait rencontré ce bon Joachim. Il était loin d’imaginer la triste vie que celui-ci vivait chaque jour dans cette pension. Trop de personnes le juge   aient à la pension mais trop peu le connaissaient vraiment. Fixant le ciel à nouveau, il fut honoré d’avoir sur sa route rencontré une personne telle que lui. Les yeux remplis de larmes, il se sentait heureux d’avoir passé les moments qu’ils avaient vécus ensemble, ces longues discussions le soir jusqu’à tard la nuit. La maturité et la générosité de ce vieil homme l’avaient grandi. Regardant sa tombe, puis relevant les yeux vers les nuages, il prononça ce mot splendide : « Merci ! »

 

Et comme premier pas vers l’avenir, il rentra à la pension Vauquer, se présenta à table, se plaça à côté de la chaise habituelle de Goriot, et demanda à ce que désormais nul ne s’assoie sur cette chaise vide.

 

(Romane de Balzac)

 

De nouveaux dénouements pour Le père Goriot !

 

Rastignac, dans une solitude pénible, réfléchi tau dilemme que lui offraient la société ainsi que la mort du père Goriot. Il se demandait comment faire pour ne pas finir enterré comme un chien, sachant qu’il avait tout perdu comme le père Goriot qui avait tout donné à ses filles. En regardant l’horizon davantage éclairé que la pénombre où il se trouvait, il comprit. Eugène sut qu’il devait se venger de la mort de son père, lui qu’il avait soutenu jusqu’à la fin, lui qui l’avait appelé « mon enfant » lorsqu’il mourait. Eugène alors déclara : « Je veux faire le bien pour ne pas finir mal. »

 

Et pour premier acte du défi qu’il se lançait, il alla chez Delphine afin de lui apprendre la valeur des sentiments et de l’amour.

 

(Anouk de Balzac)

 

De nouveaux dénouements pour Le père Goriot !

 

Eugène, resté seul, fit quelques pas vers le haut du cimetière et vit Paris. « Que faire ? se dit-il. Que faire désormais ? Joachim est mort et enterré. Ses filles sont deux viles ingrates. Et mes poches sont bien vides. Que faire désormais ? Je vois cette ruche bourdonnant le long de la Seine et je ne sais qu’en penser. La vie parisienne me semble bien moins attirante qu’elle ne l’était il y a encore quelques jours. Que faire désormais ? Rester, souffrir de l’immondice qui court les rues de cette ville et devenir riche ? Ou partir voir le monde et ses curiosités et souffrir les poches vides. Que faire désormais ? Rien ne me semble juste. Je ne veux plus de cette vie, mais quelle est la vie que je veux ? Ô Dieu ! que faire désormais ? Il lança sur cette monstruosité un regard dégoûté et dévasté, et dit ces mots grandioses : « Je pars ! J’arrive ! »

 

Et pour le dernier acte du défi qu’il avait porté à la Société, Eugène partit rejoindre sa cousine à Courcelles.

 

 

(Gwladis de Balzac)

 

 

De nouveaux dénouements pour Le père Goriot !

 

Rastignac regarda Paris, la ville de tous les vices, où des atrocités qu’on ne peut qualifier sont commises impunément. Depuis son arrivée, il avait pu observer tous les travers de cette société où règnent la dépravation, l’hypocrisie et la misère. Sa mère, ses sœurs s’étaient saignées pour lui, elles avaient placé en lui tous leurs espoirs. Il ne pouvait pas les décevoir. Mais pour autant il ne pouvait se résoudre à devenir comme Vautrin un partisan du Mal.

 

Et c’est ainsi qu’au commencement d’un nouveau chapitre de sa vie, Eugène de Rastignac se rendit à ses cours de droit.

 

(Léa de Balzac)

 

 

 

 

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