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Publié par Margaux

 

Voici un article de presse, laissé distraitement sur la table de la salle à manger par Bianchon, pensionnaire de la Maison Vauquer. Cette page de journal est consacrée à l'un des anciens locataires, Vautrin, arrêté la veille de la publication de cet article de presse. Un article à conserver en mémoire de sa vie mouvementée ...

Un article de presse sur Jacques Collin, dit Vautrin

Il logeait chez Madame Vauquer depuis plusieurs années. Hier, Jacques Collin, dit Vautrin, a été arrêté dans sa pension, Rue Neuve-Sainte-Geneviève (entre le faubourg Saint-Marceau et le quartier latin). Revenons sur les faits de ce mystérieux pensionnaire...

Vautrin, arrêté hier par la gendarmerie parisienne

Vautrin, arrêté hier par la gendarmerie parisienne

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Qui était-il ?

Cet homme connu sous le nom de Vautrin, mais dont la véritable identité est Jacques Collin, se cachait à Paris depuis un long moment déjà. Prisonnier du bagne de Toulon pour un crime dont il n'est, d'après nos sources, pas le meurtrier, il se serait évadé peu de temps après son incarcération pour rejoindre la capitale et plus précisément la Maison Vauquer, sous le nom de Vautrin, et se faisant passer pour un ancien commerçant.

Pourquoi et comment a-t-il été arrêté ?

D'après nos informations, le "sphinx en perruque" aurait organisé le meurtre du frère de Victorine Taillefer. Son complice, dont l'identité vient d'être révélée, le Compte Franchessini, aurait achevé le pauvre homme avec deux pouces de fer dans le front.

Ce n'est pas tout. Comme expliqué dans la sous-partie au-dessus, l'évadé était recherché par la police dans tout le pays. Le forçat a changé son nom pour ne pas se faire repérer. Jacques Collin, criminel condamné au bagne, surnommé Trompe-la-Mort est ainsi devenu Vautrin, honnête homme, bon bourgeois logeant dans la pension de Madame Vauquer.

Ce plan aurait pu être parfait. Néanmoins, Collin ne se doutait pas que, pendant qu'il organisait minutieusement son crime, trois personnes découvraient son lugubre passé. En effet, ces trois héros qui ont permis l'arrestation de ce goujat sont Madame Michonneau, Monsieur Poiret (deux pensionnaires de la Maison Vauquer) et l'agent Goudureau. Ils ont découvert que Trompe-la-Mort possédait des sommes considérables, provenant de ses alliés, notamment de la société des Dix Mille (association de hauts voleurs dont Jacques Collin était le maître). Effrayés, outrés, scandalisés, les deux pensionnaires ont tout de même su garder leur sang-froid et suivre les instructions de Gondureau pour confirmer leur enquête.

Il nous a remis une dose de liqueur afin de stimuler une apoplexie sur Vautrin. Je l'ai mélangée dans du café une fois que nous sommes rentrés, et ce scélérat l'a bu en une gorgée !

Madame Michonneau

Une fois la drogue avalée par Collin, il fallu attendre quelques instants, d'après les témoignages recueillis, pour que l'homme s'évanouisse. Les deux braves pensionnaires, sous les yeux de la maîtresse de maison et de ses employés, ont ensuite enlevé la chemise du sphinx et frappé à coups secs, pour voir apparaître les lettres sur l'épaule du faible. Gondureau avait visé juste : les marques sur le corps prouvent que Jacques Collin ou Vautrin était effectivement l'homme recherché depuis plus d'un an par les officiers de police et il était là, Rue Neuve Sainte-Geneviève, depuis tout ce temps.

Peu de temps après, la gendarmerie parisienne est intervenue pour arrêter cet homme aux mille visages.

Vautrin selon Eugène de Rastignac

Eugène de Rastignac est un jeune ambitieux étudiant en droit, habite également dans la Maison Vauquer. Il a accepté que notre rédaction reporte ses propos concernant cette sombre affaire.

Pour réussir dans la vie, il m'a dit de me marier avec Victorine Taillefer. Ce mariage aurait pu me rendre riche, grâce au dot d'environ un million de francs dont héritait cette femme.

Eugène de Rastignac

Le scélérat paraissait attentif et donnait beaucoup de conseils à ses voisins, mais il cherchait aussi à en profiter. Rastignac raconte par la suite que le forçat lui aurait demandé deux cent mille francs de commission pour l'avoir aidé à accéder à la haute bourgeoisie parisienne. Seulement, le jeune étudiant ne voulait pas se marier avec Madame Taillefer, d'autant plus que l'abominable Vautrin prévoyait d'assassiner le frère de la jeune femme, qui refusait fermement de marier sa sœur ! Et le monstre a malheuresement réussi son coup...

Vautrin, c'était quelqu'un de mystérieux, il avait quelque chose en lui. Je vous avoue, j'avais peur de cet homme. Même si ses intentions étaient scandaleuses, au fond, il y avait une sorte de confiance que je ressentais pour lui. Cette proximité, jamais je ne l'ai ressentie, même pas avec le Père Goriot...

Eugène de Rastignac

Le mystère Vautrin ne finira probablement jamais de hanter cette pension.

Propos recueillis et rédigés par la rédaction dirigée par Monsieur Tissot

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