Interprétation - Sophie G. Lucas

L'un des poèmes en prose écrits par Sophie G. Lucas, dans son recueil Témoin, qui m'a particulièrement interpellée est : Sursis. En effet, ce qu'il évoque m'a marquée. Un homme qui a abusé de sa fille, est soutenu par sa femme, la mère de sa fille, lors de son procès. Après la lecture de ce poème, je me suis sentie déstabilisée et quelque peu perdue. En effet, de par plusieurs éléments, ce poème est perturbant. Tout d’abord, comme nous l’apprend le titre, l’homme mis en accusation écope seulement d’un sursis. De plus, sa femme le soutient. Et paradoxalement, j’ai été plus choquée par le comportement de la femme que par celui pourtant abject de l’homme. Car à mon sens, il est inconcevable qu’une mère soutienne l’homme qui a abusé de sa propre fille. Que ce ne soit pas auprès de cette dernière que la mère manifeste son soutien. Au contraire, la femme à la fin du procès tend son manteau à son mari et l‘accompagne hors du tribunal. D’ailleurs de par la façon dont le poème est écrit, on perçoit quelque peu l’avis de l’écrivaine sur le comportement de la mère. Il y a une redondance, concernant le comportement dont fait preuve la mère auprès du père, exprimant ainsi le total ahurissement qu’éprouve le témoin de la scène. Ce qui vient s’ajouter au fait que la mère apparait presque plus coupable que le père du fait de s’être associée à lui et ses actions blâmables par la société. Par son comportement c’est comme si la mère cautionnait et approuvait les méfaits du père. Et ainsi, elle n’agit pas comme on se serrait attendu. Elle m’a perturbée, car je n’arrive pas à appréhender le fait qu'elle agisse ainsi, comme si elle n’éprouvait aucune empathie pour son propre enfant qu’elle. Elle m’a choquée, car je n’arrive pas à comprendre qu’elle puisse soutenir le violeur de sa fille. Ce poème nous montre à quel point l’être humain et la justice peuvent être imprévisibles.
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