Vie pratique - Guide de survie à destination d'un enfant sauvage perdu en ville
Guide de survie
à destination d'un enfant sauvage
perdu en ville
Si vous lisez ce guide, c'est que vous êtes tombé dessus par hasard ou alors que vous êtes réellement un enfant sauvage perdu en ville. Si vous êtes ce dernier, vous tenez le bon livre entre vos mains. Toutefois, si vous n'en n'êtes pas un, je vous invite à continuer votre lecture mais en revanche, je vais continuer à écrire comme si je m'adressais directement à un enfant sauvage. Là arrive un problème : Est ce qu'un enfant sauvage serait seulement capable de lire et de comprendre ce texte ? Nous allons faire comme si c'était le cas et entrer dans le vif du sujet.
Premièrement, pour survivre en ville en étant un enfant sauvage, il faut que vous marchiez sur vos jambes et non pas à quatre pattes. Sinon, les regards vont se porter sur vous, les gens vont être surpris et vont avoir peur. Il vous faut être discret, ne pas attirer l'attention. Allez à un endroit où vous pouvez être seul ou en tout cas où il y a le moins de gens possible. Évitez les grandes places et favorisez les petites ruelles. Une fois que vous y êtes, entraînez-vous et essayez de marcher du mieux que vous pouvez. Vous pouvez aussi observer les gens pour voir comment ils font. Il faut absolument que vous y parveniez car sinon les gens vont vouloir vous ramener chez eux pour faire tous types d’expériences et en apprendre plus sur vous comme Vidal, Bonaterre ou encore le commissaire. Allez vous entraîner et revenez lire la suite une fois que vous y serez parvenu.
Maintenant que vous savez marcher, il faut que vous trouviez de quoi vous vêtir et que vous soyez à peu près propre. Il faut que vous essayiez de paraître le plus civilisé possible. Pour vous laver, attendez qu'il n'y ait pas beaucoup de monde dans les rues et partez à la recherche d'une fontaine.
Trouver des vêtements dans une ville inconnue en partant de rien n'est pas une chose évidente ; c'est ce que vous devez être en train de vous dire, et j'en ai conscience. Et bien, croyez-moi, vous avez beaucoup de chance que je sois là.
Si vous lisez ce livre à une période où je suis encore en vie, rendez-vous à la maison (qui est mienne) en face de l'église. Pas de panique, vous ne vous tromperez pas, en la voyant vous saurez que c'est elle. Une fois là-bas, entrez dans la cour et vous trouverez sous une sorte de petit hangar, un sac avec des vêtements. Ma servante a pour « mission » de changer régulièrement ces vêtements et d'en remettre lorsqu'ils disparaissent. Enfilez directement les vêtements, ils sont pour vous. J'aurais bien aimé en faire d'avantage pour vous mais, malheureusement, j'ai pour projet de partir à l'étranger en quête d'inspiration pour mes prochains écrits. Si mes plans sont bons, à l'heure où vous lisez ces mots, je ne serai plus en ce pays.
Toutefois, si vous lisez ce livre bien après qu'il a été écrit, je ne serai sans doute plus de ce monde. Si c'est le cas, vous pouvez toujours vous rendre chez moi, et si vous avez de la chance vous y trouverez le fameux sac. S'il n'y est pas, une autre solution s'offre à vous : vous pouvez en trouver dans la ville. Vous en trouverez sûrement au marché. Je sais, il y a un problème, vous n'avez pas d'argent. Vous pourrez peut-être trouver une sorte de grand tissu sur un des stands ou encore mieux, des vêtements. Demandez à un marchand qui a l'air d'avoir un grand cœur.
Comme vous sortez tout droit de la forêt vous ne devez pas vraiment savoir à quoi ressemble une personne avec un grand cœur. Je dirai que la personne que vous cherchez est souriante, parle avec les passants mais aussi les autres marchands. Une fois que vous pensez avoir trouvé la bonne personne, passez à l'action. Si ça ne marche pas, tentez avec une autre personne et votre dernier recours est le vol. Je dis bien dernier recours car je ne devrais pas vous conseiller le vol, mais c'est pour votre bien. Voler au marché est une mauvais idée car il y très souvent beaucoup de monde et à moins d'être très discret cela va être compliqué. Je vous recommande plutôt les fils à linge dans les jardins.
Maintenant que vous pouvez passer pour un humain comme les autres, il faut vous nourrir. Encore une fois vous pouvez essayer de vous débrouiller seul en volant dans les potagers ou encore en demandant à ce marchant au grand cœur, si vous l'avez trouvé. La solution la plus juste serait d'acheter votre nourriture. Là encore revient le problème de l'argent. Si vous êtres vraiment pressé de retourner vivre dans votre forêt bien-aimée, je vous conseille le vol car c'est le moyen le plus rapide parce que si vous voulez acheter il vous faut mendier.
Je vais quand même vous donner quelques conseils si vous voulez avoir quelques pièces, mais à vous de décider si ça en vaut vraiment la peine.
Tout d'abord, la base pour mendier est de trouver le bon endroit. Il vous faut choisir un endroit avec beaucoup de passants. Ensuite il faut que l'endroit que vous choisissez soit un endroit où vous êtes sûr que les gens auront de l'argent sur eux. Par exemple ne choisissez pas une petite ruelle mais plutôt un endroit près de boutiques ou alors du marché etc. Attention à changer régulièrement d'endroit ! Si vous rester tout le temps devant la même boutique, le marchand va vite vous chasser. Libre à vous de mendier le temps que vous voudrez. Ensuite si vous voulez que les passants fassent preuve de bon cœur, il faut que vous soyez poli et souriant. Une fois que vous avez votre argent, à vous de décider dans quoi vous le dépenserez.
Un autre conseil que je peux vous donner, lisez et relisez des livres, des journaux, tout ce que vous trouverez. Entraînez-vous à les lire à voix haute, c'est comme ça que vous apprendrez le mieux à communiquer. Vous pouvez aussi aller au bourg et écouter les discussions des gens.
Une fois que vous serez capable de maîtriser à peu près la langue, vous aurez les bases pour vivre en société. Je n'ai plus rien à vous dire quoi faire si ce n'est de demander aux passants le chemin vers la forêt et d'y retourner. Ce fut un plaisir de vous écrire, cher enfant sauvage, et j'espère que mes mots vous auront été d'une grande aide.