i-voix aux mains d'argent 2016-2017 - Florilège 9
Effraction, immersion, contraction, dilatation, substitution : tout au long de l'année, les lycéens d'i-voix ont aimé couper-coller-insérer-remplacer... dans des oeuvres variées.
A la manière des cut-up de William Burroughs, des cadavres exquis surréalistes, des centons oulipiens, des MashUp vidéos, ils explorent ainsi, à l'ère du numérique, une façon originale de s'approprier des textes littéraires et d'en créer de nouveaux. Cette activité, ludique et pédagogique, permet de comprendre de l'intérieur l'univers d'un auteur, de faire résonner en soi ses mots, de partager les sensibilités et les imaginaires, de travailler la langue, de faire jaillir de soi des éclats de poésie. Alors peut-être la littérature retrouve son pouvoir de vibration et de façonnement.
Saurez-vous reconnaître les oeuvres qu'ils ont ainsi goulûment dépecées, chirurgicalement charcutées, poétiquement électrocutées ?...
Tim Burton - Edward aux mains d'argent
Derrière ton écran, sur les toits de la ville
Elle est pas belle la vie, mais je refuse de crever là
Mais il m'oblige, je vais où, partout tu es là
Non vraiment je refuse, désobéissance civile
Chacun son tour, évidemment consommer
Je n'étais pas prévenu, en deux mots : trop peur
Viens plus près de moi, si tu mets tout ton cœur
J'aimerais mieux pas, le monde s'est arrêté
Maintenant, maintenant nouvelle version
J'y ai échappé, tu es mon obsession
Mais vis-le ton rêve, n'attendez rien de moi
L'essentiel, est un véritable moment
Le superflu, spirale de mouvement
Toute façon il était trop tard, je suis quoi ?
visage
à défenestrer les étoiles
visage
gorge nouée
comme un embouteillage d'obus
dans l'azur
visage
reflet de l'Univers
visage
froid d'hiver
comme une pluie de déception
dans le ciel de l'espoir
visage
d'un naufragé du ciel
devrais-tu pleurer
devrais-tu sourire
chaque fois que meurt
un atome
du corps de la terre
visage
perché sur son nuage
devrais-tu te conformer
devrais-tu perdre
chaque fois que demande
un autre
la lune de son nuage
chacun de tes poèmes
est un dépôt de nuées ardentes
chacune de tes paroles
est un amas de brouillards apaisants
Ajouts en gras
Entré en rêve une nuit à Bologne
Terrien de basse extrace
Dans l’atelier
Je ne partage
Que le gris bleu
Des yeux
De Giorgio Morandi
Il y a des étranges corps étrangers dans mon corps qui me rongent le ventre
Ce n'est pas somatique, ce n'est pas inventé
Qui plus est ils m'épuisent
Mon corps s'évide se creuse ils me dévorent
Mon corps n'est plus ma possession
Dans le corps un étranger
Le cauchemar interminable,
Qui ne recommence nulle part,
Les cris de sa victime,
Un déluge d'angoisse après le supplice,
Les fils se droguent en pensant aux traces de leur crimes,
L'eau rouge lavée par les morts,
Ni le silence, ni le suicide,
Il faut en finir.
Le revolver ou la pendaison ?
Un citron lacéré est toujours moins adoucissant que la senteur pénétrante permanente des infusions de sang.
Le son du poème U-V coule à flot sous le drap lavande. Où ? Là. La fée désinfecte pendant 100 heures les corps d'Hydra.
Sorte de vie
mangé par la mort
forme de l'infernal
la pierre est le mot
sous une dalle d'envie
la solution est morte
l'humain est en vie
le bonheur est patient
rédemption est le mot
mot mot mot mot mot mot mot mot mot mot
MOT est le langage ...
Le langage est la vie
Croyant connaître le monde et ce n’est rien que juste quelques repères, et d’autres pas, d’autres traces, à déambuler je me demande de quoi ils vivent eux autres, dépourvus de tout, et ma triste vie, tandis que se laissent voir la réalité de la misère, le luxe, et côte à côte, et ces chacuns pour soi qui savent bien ce qu’ils ont à faire, et tant mieux car quand je m’arrête, je retombe les pieds sur terre.
Un petit morceau de graisse sainte
la crasse rapportée de Palestine
par les ancêtres
depuis la catastrophe
tu es un otage
Lui mort.
Elle. Chaotique.
néant
L'or s'en va
Expulsion
sans avoir requalifié un corps
Qu'est-ce donc qu'il te faut chercher ?
un savon