i-voix aux mains d'argent 2016-2017 - Florilège 6
Effraction, immersion, contraction, dilatation, substitution : tout au long de l'année, les lycéens d'i-voix ont aimé couper-coller-insérer-remplacer... dans des oeuvres variées.
A la manière des cut-up de William Burroughs, des cadavres exquis surréalistes, des centons oulipiens, des MashUp vidéos, ils explorent ainsi, à l'ère du numérique, une façon originale de s'approprier des textes littéraires et d'en créer de nouveaux. Cette activité, ludique et pédagogique, permet de comprendre de l'intérieur l'univers d'un auteur, de faire résonner en soi ses mots, de partager les sensibilités et les imaginaires, de travailler la langue, de faire jaillir de soi des éclats de poésie. Alors peut-être la littérature retrouve son pouvoir de vibration et de façonnement.
Saurez-vous reconnaître les oeuvres qu'ils ont ainsi goulûment dépecées, chirurgicalement charcutées, poétiquement électrocutées ?...
Tim Burton - Edward aux mains d'argent
Battu de l'aile
Ignorée comme ce qui reste,
Blessée comme ce qui est bu,
Rie comme ce qu'on en peut plus,
La fin du jour nonuple peste
Et la lumière tatouée
Partie émergée de la pomme
Bat et s'entiche du ciel comme
Sur la terre un arbre loué
Alors, quand absorbée du corps
La saturée attire l'or
Un saint moine est battu de l'aile
Vois-tu le tableau d'un abus ?
Nourri de ce qui n'est plus bu,
Un saint moine est battu de l'aile
Les roses paisibles nuages au ciel de la journée ensoleillée, de quoi est-il question sous les 25 degrés du soleil bleu ?
Afflux de salive
Puis remonte lentement le long de mon corps
Racle la pensée et les mots
Elle rampe jusqu'à ma bouche,
jusqu'à mon cerveau
Overdose.
Tu me fais bander
Des barrières infranchissables
Nous sommes super stars, ne l'oublie pas
N'oublie jamais.
Aspiration forte et profonde
Ce qui m'intéresse le plus est cette plongée du cerveau
L'idée d'une évaporation, lente, successive, éternelle
Sentiment d'être en l'air et léger
Des hallucinations éblouissantes
Cet univers
Le paradis promis
La vie réelle si triste et si décolorée
source : image
Je pas vers elle et lui paroles futiles.
On se rire et sérieux
Elle m'obsession
Elle me cadeau d'un baiser
On se discorde
Elle se debout et m'autour du cou
Je lui baisers sur le front
On se discorde
Je la lèvres
On se calme plat
Elle me tromperie
Je me rage
Je me sanglots
Je la trahison
Un ultime baiser
Je, d'un accident ou d'amour
une corneille noire sous la voûte bleutée sous mes yeux pas endormi, soleil bleu, plus que bleu d'hiver et la brume à minuit la nuit la vie et puis dans la chambre verte, les yeux bleus de la vierge
Aucune loi ne peut garantir que notre monde ne va pas dans 5 minutes être transformé en flan aux pruneaux, demain tout peut changer. Puis en quelques jours, tous les humains, par un phénomène étrange d'hébétude universelle, s'arrêtent de parler. Le monde est en train de fondre, on est mort ou quoi ? Graine d'incertitude.
Raconte-moi la fenêtre, la Terre. C'est quoi la liberté ? C'est quoi un oiseau ?
C'est la vie, l'espoir, l'amour.
Tu m'as vu ? J'étais vivant, j'étais rage, j'étais un homme.
Le goût de la confiture au citron me semble chimique, je suis ivre. Et alors que je m'allonge, et que mes bras se croisent sur ma poitrine, des points transparents se multiplient.
Je suis froid, aveugle, enterré.