Cher Moulin-Blanc, je ne me souviens pas de porter mes valises en regardant la mer et en lui disant ciao,
Ni d'apercevoir les parents secouer leurs bras et cacher leur tristesse
Cher Livourno, je ne me souviens pas de m'émerveiller devant les œuvres de ceux que l'on avait peut-être croisés, inconsciemment,
Ni d'observer les bâtiments colorés et de me dire che bello
Chère Pise, je ne me souviens pas d'avoir raté la fameuse position du touriste soutenant ta tour,
Ni de sentir le soleil frappant sur ma peau comme la beauté de l'architecture émerveillant mes yeux
Chère Florence, je ne me souviens pas d'avoir eu le souffle coupé lorsque apparut Santa Maria Del Fiore,
Ni de déambuler dans les rues aux odeurs de fromages et charcuterie contrastées par les doux parfum des magasins de beauté
Chère Volterra, je ne me souviens pas de danser la valse avec les corniches qui nous offraient une vue d'infinies montagnes,
Ni du mélange d'excitation et de nostalgie de marcher sur les pas des vampires de notre enfance
Chère Livourne, encore et toujours, je ne me souviens pas d'avoir profité une dernière fois de la beauté italienne sur une terrasse à se rafraîchir avec une boisson de la couleur du soleil,
Ni d'apercevoir les italiens secouer leurs bras et étancher leurs larmes
Cher retour, je ne me souviens pas de voir défiler derrière la vitre du car, des paysages si riches et divers que les souvenirs qui défilaient dans ma tête,
Ni de dormir onze heures étalée au milieu du car, bercée par son moteur
Or, je me souviens que ce dont je ne me souviens pas reste à jamais gravé en moi