i-voix aux mains d'argent - Florilège 7 2015-2016
Effraction, immersion, contraction, dilatation, substitution : tout au long de l'année, les lycéens d'i-voix ont aimé couper-coller-insérer-remplacer... dans des oeuvres variées.
A la manière des cut-up de William Burroughs, des cadavres exquis surréalistes, des centons oulipiens, des MashUp vidéos, ils explorent ainsi, à l'ère du numérique, une façon originale de s'approprier des textes littéraires et d'en créer de nouveaux. Cette activité, ludique et pédagogique, permet de comprendre de l'intérieur l'univers d'un auteur, de faire résonner en soi ses mots, de partager les sensibilités et les imaginaires, de travailler la langue, de faire jaillir de soi des éclats de poésie. Alors peut-être la littérature retrouve son pouvoir de vibration et de façonnement.
Saurez-vous reconnaître les oeuvres qu'ils ont ainsi goulûment dépecées, chirurgicalement charcutées, poétiquement électrocutées ?...
J'ai trouvé
des bruits
et le reste des continents
On ne peut changer l'espace
On se compromettrait.
Jamais déranger l'objet
Entre soi
Et le monde.
Jamais déformer l'air frissonnant
Par la plume.
Ne pas capituler au désir de l'ouvert
De le meubler
Encore moins installer.
Libre d'avancer
Enfin
Entre le sol
Et la résonance
De son pas.
Nuit m'offre la douceur de tes lèvres aujourd'hui
Aucun baiser n'emporte la nuit plus loin que la blessure.
Nos yeux ne suffisent pas, il vous faut un autre regard, il vous faut un regard objectif, il vous faut un objectif pour grandir avec lui. Comme si je pouvais tout prévoir. Comme si c’était facile, de faire rentrer tout le monde dans la vie avec une bonne tête pour tout le monde. Tu es plantée là, peur de tomber, peur de la vie. Vous voulez que ce soit une évidence. Comme si j’avais le pouvoir, faire un signe du temps. Ta vie de profil, à ne jamais regarder l’horizon en face. Tu es fatigué maintenant d’être à ce point immobile. Le temps l'emporte.
Je seul tourne autour.
Je me sens vide.
Je fais mine de connaître, de te connaître.
Ne pas savoir mais faire comme si.
Viens du ventre, ça creuse, ça découd.
Le jour vient
Le matin est un éclair
Le temps n’est même plus un mot
Ce temps est un souffle :
Une fontaine de silence.
Le soleil efface un instant son visage,
N’en laisse qu’un éclair blanc – ou est-ce le temps ?
À la porte de l'aquarium
Commence le rêve
Dans les sous-sols du cerveau
Poème en eau
Son errant
Un chant qui ouvre une autre porte
Une porte ouvre sur une autre porte
Et ainsi de suite de porte à porte
Jusqu'à la petite porte du réveil
Entrée de la sortie
Petit point magique par où tu t'echappes