i-voix aux mains d'argent - Florilège 3 2013-2014
Croire par exemple qu'un silence puisse être pareil à tout autre silence,
celui-là n'a autre nom que l'inattendu.
Un peu plus de piment
L'évidence
L'éclat resplendissant
de l'indépendance
Illusion
de l'abondance
Murs de la mémoire
sans importance
Inacceptable
Silence.
Mais personne n'ignore
L'autre face du monstre
Les milliers de morts
Peser le ciel
Nue transparence
Diluées les encres du mot
Détresse
Griffe de l'heure
Dévié du néant
Hors les Mondes
rien ne bouge, dans le petit cimetière poussent des plants de tomates, un chat mort depuis peu navigue entre les racines des arbres, le mouvement a fui le monde, tout est si calme dans le petit cimetière, le mouvement n'appartient plus au monde, le temps est arrêté.
les choses ronronnent comme un moulin à café, le rideau est tombé sur le monde.
Il n'y a plus rien,
Et il ne reste désormais que le néant,
Rien à prononcer et rien à rédiger.
Ni la trace d'une foulée
Ni même l'effacement de celle-ci,
Ni l'instant d'un pas
Ni même l'appellation d'un pas.
Sans personne
Pureté ? Oui je rigole encore.
L'eau de pluie. L'air qui nous fend et nous traverse. La possibilité d'être ou de ne pas être. Ma terre et mon île. Les siècles de domination, de massacre et de déportation. Ville pillée, brûlée, massacrée.
Tout ça est de ma faute.
Dans la splendeur des songes,
La clé fidèle couverte de poussière morte
Marche devant son miroir
Pour être moins seule.
Manger la neige du corps le froid des épaules
Manger la suie coucher la sueur les yeux se noyant
mais tenir l'à-pic avec l'enfance
un cri de l'air où l'on perd sens
et lumière de tout
Sur les ailes du froid, des voix d'absences vers la rose couronnée c'est à toi que je donne tout. Bourdonnement de l'abeille. Mots. Arbre aux oiseaux. Le figuier. Ma maison. Mes livres. L'amour.
Il ne me reste rien.
J'erre en moi,
Dans les déserts du désert.
Et l'océan refuse ses vagues,
Rien que d'un souffle.
Je lutte pourtant de toutes mes forces, un peu plus jour après jour.
Je tiendrai, je le sais.