Interprétation - Alexandra Saemmer
Dans l'un des poèmes du recueil, intitulé Flux, la poètesse fait allusion à un temps empoisonné, qui coule comme une rivière, sans fin. Il est ici présenté comme étant maître de tout, c'est lui qui à le pouvoir de faire couler le flux ; avec l'épaisseur de ce que le miel représente comme vie, une richesse et une densité. On peut également observer la volonté de le garder dans un verre, c'est à dire un espace confiné où l'on peut le maîtriser. Or le verre est une matière qui se casse.
On relève aussi deux expressions "Goutte à Goutte" qui suggère la lenteur comme les aiguilles d'une horloge, ainsi que le verbe "verser" qui manifeste de la rapidité et fait ainsi référence au temps qui passe trop vite. Ce sont deux expressions qui font allusion au miel qui est à la fois liquide et épais.
Cela donne une impression de fragilité d'ensemble et d'éternité, de par les nombreuses références au liquide telle que : Flux et reflux, d'eau, neige, goutte à goutte, miel, glisser... Il n'y a rien de solide et de compact : "Les toits sont dessinés par l'eau", "le sable est troué", "les segments". On constate même une incertitude de l'avenir. L'enfant semble avoir la maîtrise des choses car il a l'avenir, ce qui est démontré notamment à travers la violence des gestes : "trouer le sable", "embrocher", "les pics". Mais le fait de trouer le sable est vain car le sable se meut au gré des éléments. La neige rouille, et le fait de vouloir l'embrocher sur des pics ne l'empêchera pas de fondre elle-même. La main de l'homme entre le pouce et l'index ne peut garder la vie : "Les segments rouges glissent", " en arrière", comme le sang dans les veines qui peut s'écouler.