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Publié par Emma

Actus - La question de l'esclavage aujourd'hui

L’esclavage moderne

 

L’esclavage a été aboli en 1848 en France, mais, en réalité, il existe encore sous différentes formes. Aujourd’hui, il y a environ 45,8 millions de personnes esclaves, dont la moitié environ en Inde, Chine et Pakistan. Les femmes et les enfants sont les victimes les plus touchées.

Nous avons donc décidé d’interviewer des anciennes victimes d’esclavage.

Travail des enfants:

Environ 85 millions d’enfants font un travail dangereux, et 8 millions sont dans les « pires formes » de travail qui sont : enfants soldats, prostitution, pornographie , travail forcé et activités illicites.

Nous avons rencontré un jeune homme qui a subi l’esclavage pendant de nombreuses années mais qui a réussi à se libérer.

Le Mag de Valladolid : Bonjour, pouvez-vous vous présenter ?

Rishi : Oui, bonjour, je m’appelle Rishi, je viens d’Inde et j’ai été esclave de mes 8 ans jusqu’à mes 16 ans quand j’ai réussi à m’enfuir avec d’autres esclaves.

LMDV : Comment cela a-t-il commencé ?

R : Tout a commencé quand mon père est tombé malade, il avait besoin de médicaments qui étaient trop chers pour ma famille. Il a emprunté de l’argent à un prêteur. Mon père a donc commencé à travailler pour cet homme qui était fabricant de tapis. Mon père était déjà très mal en point et ce travail acharné l’a affaibli. Il est resté alité et c’est moi qui ai dû le remplacer. J’ai été placé dans une petite pièce très sombre où nous devions tisser des tapis. Nous travaillions très longtemps, environ 20 heures par jour. J’étais épuisé, ma famille me manquait, je restais tout le temps dans cette pièce, je dormais dans cette pièce. Le patron venait vérifier mon travail parfois, et je me faisais frapper quand je ne travaillais pas assez vite. Ça a été des très longues et pénibles années, et je suis heureux et reconnaissant d’avoir pu m’en sortir. Entre-temps, mon père est mort, j’étais donc le seul à pouvoir travailler pour rembourser. Mais on était très peu rémunéré, j’ai donc compris que nous n’allions jamais pouvoir rembourser la dette. J’étais incapable de rester esclave tout ma vie.

LMDV : Comment avez-vous réussi à vous en sortir ?

R : Une nuit, des esclaves ont réussi à s’échapper et ils en ont profité pour libérer quelques-uns d’entre nous. Je suis donc rentré chez moi, j’ai retrouvé ma mère et nous avons fui loin, pour que le patron ne nous retrouve pas. Nous avons dénoncé le patron de la fabrique des tapis à un organisme qui lutte contre l’esclavagisme et contre la servitude pour dettes. Mon histoire se finit bien mais ce n’est pas le cas de tous les enfants esclaves, j’ai eu beaucoup de chance.

Travail forcé :

Il existe aussi le travail forcé, notamment dans les usines. Nous avons rencontré une femme qui travaillait dans l’usine de textile qui s’est effondrée le 24 avril 2013 au Bangladesh. Il y a eu plus de 1000 morts dans cet effondrement.

 

Actus - La question de l'esclavage aujourd'hui

LMDV : Bonjour Safina, pouvez-vous nous raconter ce qui s’est passé le 24 avril 2013 sur votre lieu de travail ?

Safina : Le matin, nous sommes arrivées au travail, et il faut savoir que la veille des fissures sur l’immeuble avaient été découvertes. Le matin donc, nous avons refusé d’entrer mais nos patrons ont menacé de nous licencier si on ne se mettait pas au travail. Vous savez, on a besoin d’argent ici, on ne peut pas se permettre de se faire licencier. J’ai ma famille à aider donc je me suis mise à mon poste. Puis il y a eu une panne de courant, ça arrive assez souvent donc nous étions seulement un peu inquiets. Et puis tout a commencé à trembler, tout le monde criait et était paniqué. Et le bâtiment s’est effondré sur nous, en deux minutes. C’était une catastrophe, j’ai perdu plein d’amies. Moi, j’ai juste perdu connaissance et les secouristes ont réussi à me sauver, en me sortant des débris.

LMDV : Comment décririez-vous les conditions de travail dans cette usine ?

S : Honteuses, on nous exploitait. On était payé une misère, on travaillait toute la journée, dans un atelier sombre et pas aéré, il faisait beaucoup trop chaud.

LDMV : Est-ce que vous pensez que vous étiez traités comme des esclaves ?

S : Oui, c’est sûr. On est payé à un prix inférieur au minimum pour vivre, on a des conditions horribles et on est insulté et frappé quand notre travail faiblit et perd de l’allure. Donc oui, sans aucun doute, nous étions des esclaves.

Esclavage domestique :

Les victimes sont souvent des personnes vulnérables, des femmes ou des enfants qui arrivent dans un pays dont elles ne connaissent pas la langue. Leur exploiteur profite de cette vulnérabilité et ainsi elles ne peuvent pas s'enfuir, certaines sont abusées sexuellement par leurs exploiteurs. Les victimes espèrent trouver une vie meilleure et sont en fait complètement sous l’emprise de leurs employeurs. Nous avons rencontré une togolaise nommée Afi, qui a été victime d’esclavage domestique.

LMDV : Bonjour Afi, comment êtes-vous arrivée dans cette famille ?

Afi : Mes parents n’avaient pas beaucoup d’argent et ils avaient des amis qui connaissaient des gens qui habitaient en France. Ils ont décidé de m’offrir une vie meilleure en m’emmenant là-bas. Ils ont contacté la famille française qui était d’accord pour m’héberger et m’aider en m’emmenant à l’école. J’avais 13 ans quand je suis arrivée chez eux. En arrivant, ils m’ont pris mes papiers, et c’est là que l’enfer a commencé. Je suis restée captive dans leur appartement très longtemps, à enchaîner les tâches ménagères. Ils me violentaient quand j’étais trop lente ou fatiguée, j’étais souvent moquée et insultée. Je devais m’occuper des enfants, faire la cuisine, tout le ménage. Je dormais très peu, j’étais à bout de forces. Je sortais seulement pour aller accompagner les enfants à l’école, et même là j’étais surveillée. Le plus dur dans cette situation c’est que je ne me sentais plus humaine, on ne me traitait pas comme telle, mais comme une machine.

LMDV : Combien de temps êtes-vous restée dans cette situation ?

A : Je suis restée chez eux jusqu’à l’année de mes 18 ans où une maîtresse de l’école des enfants de la famille a alerté la police après m’avoir vue, elle voulait me poser des questions mais j’avais refusé car je savais que je risquais de me faire frapper quand j’allais rentrer. Un matin, la police est venue dans l’appartement et a posé des questions, je leur ai tout expliqué et je suis partie avec eux. J’ai été placé sous protection pour ne pas que la famille me retrouve, j’ai été aidée par le Comité contre l’esclavage moderne et il va y avoir un procès.

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